Partager:
Chaque jour, presque deux personnes disparaissent dans notre pays. À Marcinelle, près de Charleroi, la police, mais aussi de nombreux citoyens, sont mobilisés pour retrouver un homme qui a disparu jeudi. Ahmed Selassi, 81 ans, a quitté son domicile et n'a plus donné signe de vie. Sa famille est particulièrement inquiète, car il est atteint de la maladie d'Alzheimer.
C'est une nouvelle journée de recherches qui commence. Pour la famille d'Ahmed, l'émotion est difficile à maîtriser. "On recherche mon papa depuis trois jours, pas de nouvelles", sanglote sa fille Nadia, en s'adressant aux volontaires : "La dernière fois qu'on l'a vu, c'est du côté de Gilly. Les chiens pisteurs l'ont vu du côté de Gilly".
Ce matin, ils sont encore plus d'une vingtaine mobilisés. Ils vont mener des recherches à Marcinelle, à Gilly et dans d'autres communes de Charleroi. Il y a les proches et des inconnus. "On a pris de notre temps ce matin pour pouvoir, avec ma fille de 9 ans ici, aider la famille à le retrouver au plus vite", explique Réma, alors qu'elle ne connaît pas Ahmed. "Ce n'est pas important, on s'en fout. Le but, c'est de retrouver ce monsieur qui, à mon avis, est en danger, perdu et stressé".
On espère le retrouver sain et sauf
"On est toujours dans le flou", déplore Nadia Selassi. "Ça va être le quatrième jour aujourd'hui. Donc, à mon avis, il doit être affaibli. On espère le retrouver sain et sauf".
Jeudi, vers 1h du matin, Ahmed Selassi, 81 ans, atteint de la maladie d'Alzheimer, quitte son domicile sans aucune raison. Au moment de sa disparition, il portait un pantalon de training vert, un pull gris, une veste bleue et une casquette.
72h de mobilisation
Dès les heures qui suivent, ses filles lancent les recherches, mais 72 heures plus tard, toujours aucune trace.
"Est-ce que vous n'auriez pas vu mon papa, qui a disparu depuis 72 heures ?", demande-t-elle à une passante. Les mêmes questions posées des centaines de fois. "Bonjour, madame. Je suis à la recherche de mon papa, qui a disparu. Je vous laisse une affiche".
Farida, son autre fille, dit avoir de l'espoir. "C'était son QG, il y avait les cafés, ses amis qui étaient ici. Donc, voilà, on a espoir. Si les gens l'ont vu, réellement, ça peut être des pistes probable".
Maintenant, les heures sont comptées
Depuis jeudi, des milliers d'affiches ont été imprimées. Une chasse à l'homme qui laisse des traces. Il y a la fatigue et l'inquiétude. "Il doit prendre ses médicaments pour son diabète, pour son cœur. Et voilà, on est inquiets pour sa santé. Maintenant, les heures sont comptées".
Tout autour de la famille, une solidarité sans faille. Elles mobilisent souvent les moyens du bord, comme un petit mégaphone accroché à la voiture diffusant un boucle la même phrase : "Attention, attention, disparition d'un homme âgé sur Marcinelle".
Siana, est une amie de la famille : "Je pense qu'on est tous dans le même état, tristes, fatigués et impuissants face à la situation. Mais on continue".
On ne néglige aucun endroit, aucune piste
Au même moment, au cœur de Marcinelle, cette fois, ce sont toujours ces citoyens, inconnus de la famille, qui poursuivent les recherches dans la nature. Réma en fait partie : "On ne sait pas, sincèrement, on ne sait pas où chercher. Donc, c'est pour ça qu'on est partout. On est comme des fourmis, on est partout. Sincèrement, on ne néglige aucun endroit, aucune piste".
Une piste donne de l'espoir
Plusieurs fois par jour, la famille se retrouve au calme et parcourt les réseaux sociaux, indispensables pour la recherche. On y trouve des centaines de témoignages, pas toujours crédibles... Et pourtant, l'un d'eux, montrant un bonnet sur le sol, semble arrêter le temps. "Oui, ça, c'est le bonnet de papa, sûr et certain. Mon frère m'a dit qu'il était sur sa tête quand il est parti", assure Nadia.
Depuis jeudi, la police a été mobilisée. Un hélicoptère, des témoins entendus. Mais Ahmed, lui, reste introuvable. "Les minutes sont longues, les heures sont longues, les jours sont longs. C'est très dur. J'espère vraiment qu'on va le retrouver, mon papa. Parce que voilà, c'est un papa, on n'en a qu'un seul et chacun a un papa. Et je pense que les gens ont de l'empathie. J'espère vraiment le retrouver", confie Farida, les larmes aux yeux.
La police n'a toujours pas pu identifier le bonnet. Farida, Nadia et toute la famille restent persuadées qu'une bonne nouvelle va arriver d'ici quelques heures, quelques jours.