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Notre experte sur les conflits du Moyen-Orient a répondu aux questions de Caroline Fontenoy sur la situation.
Quid des négociations sur un accord de cessez-le-feu qui ont repris aujourd'hui, au Caire?
Chantal Monet: Les nouvelles ne sont pas très bonnes. En tout cas, pour l'instant, une source israélienne parle de négociations au point mort, aucune avancée. Le point positif, c'est que tout le monde est au Caire, y compris les Israéliens. Ils avaient refusé d'y aller le week-end dernier. Et pour l'instant, la délégation israélienne ne compte pas partir. Ce sont les négociations "de la dernière chance", pour reprendre les mots du Hamas, je cite, peut-être la dernière chance pour Israël de revoir les otages vivants.
Sur les très grandes lignes, il semble y avoir un terrain d'entente. Une trêve de six semaines, un retrait partiel de l'armée israélienne, un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, et puis le retour des déplacés, avec quelques points de divergence sur des détails plus pratiques: qui, quand, comment, dans quel ordre. Mais qui semblent être surmontables. En revanche, le vrai point de discorde, c'est la durée du cessez-le-feu, et donc la fin ou pas de la guerre.
Le Hamas veut un cessez-le-feu permanent, alors qu'Israël veut un cessez-le-feu temporaire pour pouvoir poursuivre sa lutte jusqu'aux derniers combattants islamistes. Et là, les négociations s'annoncent extrêmement compliquées.
Les États-Unis ont effectué un geste fort en suspendant leur livraison d'armes à Israël, qu'est-ce que cela signifie?
On parle effectivement d'une cargaison de 3 500 bombes, certaines pesant jusqu'à 900 kilos. C'est la première fois depuis le 7 octobre et les attaques terroristes dues au Hamas que les États-Unis, principal fournisseur d'armement, suspendent une livraison à Israël.
On sait que Joe Biden ne veut pas de cette opération Arafat. Il critique publiquement la conduite de la guerre par Benjamin Netanyahou. Les Américains ont questionné les Israéliens sur deux points en disant comment comptez-vous répondre aux besoins humanitaires des Palestiniens et comment comptez-vous lutter autrement contre le Hamas? "Les Israéliens n'ont pas répondu à nos préoccupations", dit-on à la Maison-Blanche, d'où cette décision inédite.