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Simon, rescapé de l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, est décédé

Simon Fieschi travaillait comme webmaster pour le journal satyrique Charlie Hebdo quand ce dernier a été la cible d'un attentat. Il avait été lourdement blessé par balle. Il est décédé ce jeudi 17 octobre, a indiqué le parquet de Paris.

"Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte à la suite de la découverte du corps de Simon Fieschi le 17 octobre", a indiqué le parquet, qui a précisé qu'"aucune hypothèse" ne pouvait être privilégiée à ce stade.

"Une autopsie a été ordonnée, dont les conclusions n'ont pas permis de déterminer la cause du décès. Les investigations se poursuivent", ajoute le parquet. Selon une source proche du dossier, son corps a été retrouvé jeudi dans une chambre d'hôtel à Paris. Il était âgé de 40 ans.

"Contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias, il n'y a aucun élément en faveur d'un geste volontaire à ce stade des investigations et les causes de la mort sont encore actuellement ignorées", a souligné de son côté Me Nathalie Senyk, appelant "chacun à être particulièrement vigilant avant le rendu définitif de l'enquête".

De nombreuses personnes ont salué sa mémoire sur X. "Simon Fieschi luttait pour surmonter l'horreur dont il avait été l'une des victimes. Il y a des cicatrices que beaucoup ne voient plus mais qui ne se referment jamais", a réagi François Hollande, président de la République au moment de l'attentat contre Charlie Hebdo.

Première victime

Ce père de famille, marié à une Australienne, avait été la première personne touchée lors de l'attaque jihadiste menée contre l'hebdomadaire satirique, auquel il avait continué par la suite de collaborer à temps partiel. Quand les frères Chérif et Saïd Kouachi sont entrés dans les locaux de la rédaction, un des assaillants a tiré une balle de kalachnikov à bout portant sur Simon Fieschi.

Il avait survécu, avec néanmoins de lourdes séquelles. Il avait raconté dans un article poignant publié en octobre 2020 dans Charlie Hebdo son lent retour à la vie après son réveil du coma, émaillé de douleurs insoutenables.

En septembre, il avait assisté au procès de Peter Cherif, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises spéciale de Paris. Le jihadiste était jugé notamment pour le rôle qu'il avait joué, alors qu'il faisait partie des rangs d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), auprès de Chérif Kouachi avant l'attentat.

Appelé à témoigner, Simon Fieschi, qui ne se déplaçait plus qu'avec une béquille, avait déclaré, à l'inverse des autres parties civiles au procès, qu'il avait eu "toutes les réponses" qu'il voulait, alors que Peter Cherif s'était refusé à répondre aux questions des magistrats et des avocats sur son rôle exact auprès de l'assaillant.

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