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Qu'est-ce qui peut encore empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir en France?

On parle beaucoup de la France au lendemain des élections législatives anticipées. La majorité absolue semble à portée de main du RN, mais qu'est-ce qui pourrait encore empêcher ce parti d'accéder au pouvoir ? 

Les chiffres sont sans appel : le RN est le seul parti en mesure d'accéder à la majorité absolue qui s'établit à 289 députés. D'après les projections calculées dans la nuit, il décrocherait de 240 à 270 sièges, contre 180 à 200 pour LFI, 60 à 90 pour la majorité présidentielle, 30 à 50 pour les Républicains, plus une poignée d'indépendants entre 15 et 20.

Si ces bons résultats du premier tour se confirmaient, le RN n'aurait besoin que de quelques alliés extérieurs pour l'emporter totalement. Or, dans ces cas-là, il y a toujours des volontaires pour aller à la soupe. Si tous les autres partis se mettaient ensemble, ils pourraient peut-être faire barrage à Marine Le Pen.

Mais en dépit des appels au désistement réciproque lancés par Gabriel Attal et Jean-Luc Mélenchon, ça semble très peu probable. En effet, le parti républicain renvoie dos à dos le RN et le Front populaire. Et dans le camp présidentiel, certaines figures comme Edouard Philippe font le tri entre les différents partis de gauche : d'accord pour se retirer et soutenir un PS ou un écologiste, mais pas un insoumis. Les candidatures doivent être déposées pour mardi, 18h. D'ici là, les tractations vont aller bon train.

La constitution d'un Front républicain anti-RN semble illusoire, d'autant qu'il n'y a plus de réserve. On s'est félicité à raison de l'importante participation : 67% des voix au lieu de 47,5% en 2022. Mais voilà, désormais, la mobilisation a eu lieu et il y a peu de chances que de nouveaux électeurs rejoignent ceux du premier tour.

Il n'y a que deux options

Pour simplifier, il n'y a en fait que deux options. Une victoire nette du RN, qui accéderait alors au pouvoir, ou une assemblée éclatée et ingouvernable. Car Jordan Bardella l'a dit : s'il arrivait en tête, mais sans majorité absolue, il refuserait le poste de Premier ministre. Bien sûr, le Président, comme on dit, consultera et pourrait nommer, comme ça s'est vu il y a quelques années en Italie, l'une ou l'autre personnalité chargée de former un gouvernement provisoire en attendant une nouvelle dissolution dans un an. Mais il n'est pas sûr que les Français l'accepteraient et ça pourrait se terminer dans la rue.

En procédant à la dissolution, Emmanuel Macron prétendait clarifier les choses. Il n'a fait que les embrouiller. Et le plus grand perdant du scrutin d'hier, c'est lui.
 

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