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Trisomie 21, membres amputés… Quand le physique des influenceuses est modifié pour atteindre les fétichismes de niche

Un réseau organisé utilise l’intelligence artificielle pour générer de fausses influenceuses, présentées comme atteintes de trisomie 21, afin de vendre du contenu érotique sur des plateformes comme OnlyFans.

L’intelligence artificielle permet aujourd’hui de créer des deepfakes d’une grande précision. Mais cette technologie est de plus en plus détournée à des fins douteuses.

Un phénomène inquiétant a récemment été mis en lumière : des créateurs de contenus malveillants se servent de l’IA pour modifier des vidéos d’influenceuses, leur donnant l’apparence de jeunes femmes atteintes de trisomie 21, dans le but de monétiser ces contenus à caractère érotique.

Fétichisme de niche

Les images sont récupérées sur les réseaux sociaux, puis transformées via des logiciels d’IA qui altèrent les visages pour leur donner des traits associés à la trisomie 21. Ces contenus sont ensuite diffusés sur Instagram, avec des légendes racoleuses jouant sur les stéréotypes.

Ils critiquent tous ma trisomie 21 jusqu'à ce que...

Exemple parmi d’autres : "Ils critiquent tous ma trisomie 21 jusqu'à ce que… je décide de porter des vêtements moulants". Le résultat trompeur attire rapidement des milliers d’abonnés, surfant sur des fétichismes de niche.

Un réseau bien structuré

Selon l’enquête menée par 404 Media, ces comptes ne sont pas isolés. Ils fonctionnent comme un réseau organisé, redirigeant systématiquement les internautes vers des pages OnlyFans où du contenu payant est proposé.

Certains comptes Instagram, aux profils similaires et partageant parfois les mêmes vidéos ou descriptions, servent de relais pour quelques pages OnlyFans principales.

Cette stratégie s’inscrit dans une tendance plus large observée ces derniers mois : le développement de véritables "industries" du deepfake, avec des créateurs proposant même des tutoriels pour enseigner comment générer de faux influenceurs et en tirer profit.

Un phénomène que certains décrivent désormais comme du "proxénétisme de l’IA".

Deepfakes pornographiques

Cette pratique s’ajoute à une autre tendance : l’exploitation de l’IA pour créer des modèles érotiques amputés, attirant des communautés de plusieurs centaines de milliers d’abonnés, toujours avec l’objectif de rediriger vers des plateformes de contenus payants pour adultes.

Instagram se retrouve pointé du doigt pour sa passivité face à ce type de dérives, qui mêlent vol de contenu, exploitation non consentie d’images et monétisation de fétichismes autour de handicaps...

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