Partager:
Des policiers contestent la politique de sécurité dans la zone de police bruxelloise Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest), voyant dans la dissolution des brigades de proximité qui ont existé par le passé l'une des causes des fusillades. Ils ont écrit anonymement une lettre en ce sens, que relaie ce samedi L'Echo.
La zone Midi a disposé, durant des années, de ces brigades, ou Koban, du nom de ces commissariats de quartier japonais proches de leur communauté. L'objectif de ces policiers en civil était de harceler les dealers de rue et chasser les vols avec violence. Les équipes avaient la particularité d'être resserrées - une dizaine à une trentaine de membres -, financées par les communes et disposant d'une forte autonomie.
Le concept était toutefois "cher en moyens et en personnel" et ces brigades de proximité ont disparu au sortir de la période Covid, en 2021 et 2022.
Selon une dizaine de policiers locaux, le fait que 50% des fusillades bruxelloises en 2024 et 70% de celles de 2025 soient survenues à Anderlecht, Saint-Gilles et Forest s'explique parce que "la zone Midi ne travaille pas comme les autres. L'ensemble des autres zones de police ont, depuis des années, des unités qui travaillent sur les quartiers problématiques et notamment qui s'occupent du street deal et de la petite criminalité."
En résumé, écrit L'Echo, les policiers de la zone Midi auraient, selon ce raisonnement, déserté le terrain, laissant la place libre aux trafiquants, faisant monter le prix des points de deal et permettant à la guerre des gangs de s'installer.
Depuis le 1er janvier 2024 et jusqu'à la mi-mars, 43 fusillades ont éclaté sur le territoire de la commune d'Anderlecht. Les policiers auteurs de la lettre appellent au retour des brigades de proximité.