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Culte de la violence: pourquoi les hooligans ressentent-ils le besoin de se battre?

Se battre pour le plaisir, pour le football,... Les groupes de hooligans sont intimement liés à la violence. Il y a un véritable culte. Pourquoi?

"Jeune qui exerce la violence, le vandalisme, notamment lors de rencontres sportives." Telle est la définition que l'on trouve dans le petit Robert à côté du mot "hooligan". C'est cette violence qui distingue ces supporters fanatiques des Ultras, explique Michael Dantinne, criminologue à l'Université de Liège et spécialiste du sujet.

Selon cet expert, il y a d'ailleurs une erreur dans cette définition: "Le hooligan peut être jeune ou moins jeune. Il peut être très intégré socialement ou pas. Il y a un ensemble hétéroclite et des marqueurs qui forment le ciment du groupe."

Pas de profil type donc, mais deux choses qui lient indéniablement les membres: "Le rapport à l'équipe et le rapport à la violence."

Des rendez-vous pour en découdre

Les règles durcies autour et dans les stades ont déplacé les affrontements entre hooligans rivaux. "Il y a des choses organisées dans des lieux reculés, comme dans la forêt pour se battre", précise Michael Dantinne. Ainsi, sur de nombreuses vidéos qui se retrouvent sur les réseaux sociaux ont peut voir deux groupes de personnes qui en viennent aux mains de manière très organisée. Un groupe est en noir, l'autre en blanc par exemple.

"Ce n'est pas un phénomène nouveau", ajoute Michael Dantinne. Il y a une culture historique, une histoire du hooliganisme. Le mouvement est né en Angleterre. Et si dans le pays, le phénomène s'est estompé là-bas, "il y a une recrudescence des faits de violence liés au hooliganisme en Europe de l'Ouest", confie le spécialiste.

"Théâtre d'expression"

Les raisons d'être violent varient d'un hooligan à l'autre: "Pour certains, c'est lié au foot, parce que ça dépend de ce qu'il se passe sur le terrain. Pour d'autres, pas du tout. Le cocktail de ces deux profils définit la vie de ces groupes", dit Michael Dantinne.

Pour les personnes qui ont besoin de ça, les groupes de hooligans sont "un théâtre d'expression de la violence", ajoute-t-il. Concrètement, il y a des personnes agressives au départ qui intègrent ces mouvements pour pouvoir exprimer cette agressivité.

Notre interlocuteur avance aussi que le contexte de groupe, auquel on ajoute parfois que l'alcool et de la cocaïne, qui sont des facteurs désinhibant pour l'un, exacerbant pour l'autre, joue également un rôle dans ces excès de violence. 

Sortir de la routine

Manuel Abramowicz, spécialiste de l'extrême droite et du hooliganisme soulève une autre motivation: "Ce sont parfois des gens qui ont une vie bien rangée la semaine et qui, le week-end, partent à l'aventure, jouent les guerriers. Ils sortent de leur zone de confort. C'est une façon de s'évader et de se ranger tous derrière la même cause."

Quelles que soient les raisons, ces violences existent et elles s'invitent même dans les tribunes de petits clubs désormais. Les hooligans ne sont plus liés qu'aux clubs de premières divisions.

Notre Grand Format sur le hooliganisme est à voir ce vendredi à 19h50 sur RTL TVI et à revoir sur RTL Play.

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