Partager:
Lors d'une balade à vélo, Daniel et ses amis ont, sans le savoir, traversé une zone de chasse. Heureusement, aucun incident n'est à déplorer, mais le risque était réel. Il ne comprend pas l'absence de signalisation qui a mené à cette situation.
Daniel nous a contactés après s’être retrouvé par inadvertance au milieu d’une zone de chasse alors qu’il faisait du vélo avec ses amis. Une situation complètement inattendue, car aucun signalement n’a été posé sur leur chemin.
Consterné d’avoir été mis en danger, le sexagénaire ne comprend pas comment les responsables de la chasse ont pu laisser sa vie et celles de ses amis être mises en danger.
"On décide de suivre le sentier de grande randonnée, le GR12, indiqué par ces marquages rouge et blanc bien visibles. À l'entrée du sentier, aucun panneau indiquant qu'il y a une chasse", constate notre témoin avec étonnement.
C'était pourtant le cas, mais ils ne l'apprendront que bien plus tard. En sortant des bois, ils croisent un garde-forestier qui s'étonne de leur présence. "Il a dit qu'il ne voyait pas par où on est passé au niveau du chemin alors que c'est un chemin connu de beaucoup de gens, des touristes et tout ça", assure encore Daniel.
Difficile de baliser partout
Mais comment cette situation a-t-elle pu se produire ? Les zones de chasse sont des lieux à risque pour les promeneurs et les cyclistes. Elles sont généralement signalées par des affiches, mais ce n'est pas toujours le cas.
L'entièreté des chemins de forêt n'étant pas répertoriée, il arrive que l'entrée de certains sentiers ne soit pas placardée.
"Bien entendu, il y a d'autres voies de pénétration dans la forêt : des sentiers de débordage, des sentiers tout court, des chemins privés et autres. Et ces sentiers-là, le public pourrait les emprunter, de façon irrégulière, mais se trouver dans une zone de chasse qui est officiellement fermée", reconnait Benoit Petit, le président du Royal Saint-Hubert Club, la plus importante association de promotion de la chasse et de défense des chasseurs.
Au cas par cas, en fonction de la commune
Le Service Public Wallon se fie au jugement des chasseurs. "Chaque commune est libre d'imposer ou pas aux chasseurs de mettre des pancartes indiquant les dates de chasse", précise Benoît Thirionet, directeur de la direction de la chasse et de la pêche au SPW.
Pour aiguiller les randonneurs, le SPW les renvoie vers le site internet "chasse on web", sur lequel on retrouve une carte avec toutes les zones de chasse actives. Un outil bien précieux en cas de doute durant une escapade dans les bois.
"Il y a un souhait de notre part, au niveau de l'administration, de pouvoir bénéficier d'une information la plus grande possible. Toutefois, il faut mettre en place le règlement et avoir le meilleur moyen pratique pour tous, et que ce ne soit pas juste un blocage de toute la forêt pour tout le monde pendant les trois mois de la période des battues", précise Benoît Thirionet.
Légalement, le chasseur est responsable de son tir. Il ne peut ouvrir le feu qu'en étant certain de ne faire aucune victime collatérale. Pour ce faire, la pose de signalements tout autour de la zone de chasse est bien souvent effectuée, même sans obligation communale. Si d'aventure vous tombez nez à nez avec une affiche rouge, comme celle de la photo ci-dessus, "cela veut dire que c'est un passage complètement interdit", prévient Dimitri Cordier, le président de l'amicale des chasseurs de la région wallonne. "Ces affiches seront mises 24h avant la chasse, et seront retirées après la chasse" ajoute-t-il.
Prudence, donc, si vous comptez vous promener dans des zones potentiellement à risque. Un promeneur averti en vaut deux.