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Si, pour la plupart d’entre nous, Noël se fêtera à la maison, en famille… Ça ne sera pas le cas pour tout le monde. Nos équipes sont allées à la rencontre des militaires belges déployés aux portes de l’Ukraine. Ils sont près de 300 en Pologne et en Roumanie. Certains forment les soldats de Volodymyr Zelensky. D’autres effectuent une mission de dissuasion, principalement adressée à la Russie.
Un entraînement de haute intensité et en pleine période de Noël. Tous les jours, ces soldats ukrainiens sont formés ici aux techniques de combat avant de retourner sur le front.
La manœuvre du jour : une prise d'assaut d'un bâtiment ennemi. Ces exercices sont organisés à l’abri des regards dans un camp militaire en Pologne, à 130 kilomètres de Berlin. Ici, les formateurs sont polonais, français mais belges aussi. "Les combats urbains se font quelques jours par semaine. Tout ce qui est en tranchées, en zones boisées ou encore, combats véhiculaires", indique un militaire, couvert d'anonymat.
Un échange de connaissances
Eliott a quitté la Belgique il y a 2 mois. Lui et ses collègues transmettent leurs compétences aux soldats ukrainiens. "Ils nous ramènent l'expérience et le savoir des combats qu'ils sont en train de mener en Ukraine. Et nous, on leur apporte nos connaissances plus conventionnelles pour améliorer leurs résultats sur le front. Quelques-uns sont blessés légèrement, mais pas de grands blessés de guerre", indique-t-il.
Ils sont environ 600 à avoir quitté la guerre le temps d’un bref répit. Au cœur des tirs d’entraînement, nous rencontrons Smilij. "Je suis ici pour coopérer avec nos frères français et belges." Ce commandant ukrainien n’a plus vu sa famille depuis des mois pour le bien de sa patrie. "Vous savez, c’est mieux d’être ici que sur le front croyez-moi. Cette mission est importante pour nous. On essaye de faire de notre mieux pour communiquer avec les partenaires. Entraîner les soldats ukrainiens, c’est le plus important."
Le plus jeune s’appelle Max, il a 22 ans. "Les Belges sont des personnes gentilles. Ils partagent leur expérience avec nous, alors nous les remercions. Avant d’aller à l’armée, avant que la guerre ne commence, personne ne pensait vraiment à la vie comme étant si précieuse ou si facile à enlever à quelqu'un. C’est lorsqu’on perd quelque chose qu’on se rend compte qu’on avait de la chance."
Le risque zéro n'existe pas
Pour soutenir le pays de Volodymyr Zelensky, la Belgique participe à d’autres opérations militaires. Escortés par la police, nous nous rendons cette fois en Roumanie. Le camp se situe à 300 km de l’Ukraine. 250 soldats belges y sont déployés jusque mars dans le cadre d'une mission de dissuasion. Leur objectif : rappeler à la Russie la présence des troupes de l’OTAN aux portes de l’Europe. "Nous nous trouvons dans un pays en paix, mais le risque zéro n'existe pas. Nous devons toujours faire attention", explique un soldat belge.
Pour des raisons de sécurité, les soldats ont dû laisser leur téléphone à la maison. Dans ces conditions, les fêtes de Noël seront particulières cette année."C'est un réveillon que peu de gens vivent. C'est d'ailleurs mon premier réveillon en mission. Mais même si on est loin de nos proches, on se rapproche entre nous.", poursuit-il. "Mes parents m'ont envoyé un colis que je devrais recevoir d'ici deux à trois semaines", ajoute un autre.
À l’intérieur de la caserne, une réception vient de commencer. Au menu aujourd’hui : distribution de cadeaux et repas festif. À 300 kilomètres du front, pas question pour ces Belges déployés d’oublier l’esprit de Noël.