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La direction de l'usine forestoise d'Audi annonce mardi qu'aucune alternative viable économiquement n'a été trouvée pour Audi Brussels. Seuls des investisseurs sont désormais recherchés.
Aucun projet automobile ou utilisation alternative économiquement viable n'ont ainsi été trouvés pour l'usine automobile, a avancé la direction lors d'un nouveau conseil d'entreprise extraordinaire mardi matin. Celui-ci s'est tenu dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs. Selon le porte-parole d'Audi Brussels Peter D'hoore, "plus de vingt modèles économiques alternatifs ont été analysés dans le cadre du processus d'information et de consultation, par exemple dans les domaines de l'électromobilité et de la technologie des batteries, mais aussi de la durabilité durant le cycle de vie et des nouveaux modèles économiques tout au long de la chaîne de valeur". Rien ne semble dès lors viable. La suite ? Une revente des infrastructures, et/ou la recherche d'investisseurs. Beaucoup d'incertitudes, donc.
Dans le cadre du CE extraordinaire, la direction d'Audi Brussels a convenu avec les partenaires sociaux de former un groupe de travail commun, afin d'explorer plus en profondeur les alternatives possibles. Celui-ci démarrera son analyse la semaine prochaine. Audi avait annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l'usine bruxelloise, laissant planer la menace d'une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres l'année prochaine. À la demande des partenaires sociaux, les préparatifs des négociations sur un accord social démarreront le 1er octobre.
Redémarrage ce mardi
Ce mardi a marqué la reprise progressive sur base volontaire du travail au sein d'Audi Brussels, à l'arrêt depuis le 9 juillet et l'annonce de la restructuration. Au total, quelque 300 personnes étaient attendues. A 6h, une trentaine d'ouvriers sont entrés dans l'usine. Des sous-traitants bloquent l’entrée principale, mais il y a six autres entrées alternatives, donc les ouvriers sont parvenus à rentrer, indique Dominique Bray (CNE).
Les syndicats estimaient que 80% des travailleurs qui étaient attendus tôt ce mardi sur le site sont bien arrivés dans l’usine. "Toute à l’heure, j’étais devant l’entrée principale, le parking n’est pas très grand mais était rempli. La plupart des travailleurs sont arrivés entre 5h30 et 6h puisque leur horaire, leur shift commence à 6h", rapporte notre journaliste Lise Cassoth en direct à 7h sur bel RTL.
"J’ai pu discuter avec certains d’entre eux. Ils m’expliquent que leurs sentiments sont partagés. D’un côté, ils sont contents de pouvoir retrouver le chemin du travail puisqu’ils n’avaient plus mis les pieds dans l’usine depuis le 9 juillet. De l’autre côté, il y a quand même toujours cette inquiétude qui plane au-dessus d’eux. Vont-ils garder leur travail ou pas ?", relaie notre journaliste.
Les ateliers de tôlerie et de peinture étaient les premiers à se remettre en route ce mardi. Demain, les ateliers de montage, de production des batteries et d'assemblage final suivront. Cela représente le gros de l'entreprise, d'après Pascal Delbrulle, délégué FGTB.
Cette relance dépendra cependant aussi de la fourniture des pièces par les sous-traitants d'Audi Brussels, à propos desquels les syndicats n'ont aucun retour, la direction de l'usine les renvoyant vers la direction de ces sous-traitants.
Un 3e conseil d'entreprise (CE) extraordinaire
Au lendemain de la manifestation à Bruxelles pour soutenir les travailleurs d'Audi Brussels, un 3e conseil d'entreprise (CE) extraordinaire, organisé dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs, est prévu de 10h00 à 13h00. Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l'usine bruxelloise, laissant planer la menace d'une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres l'année prochaine.
Les syndicats auront l'occasion d'encore y poser des questions et espèrent des réponses de la direction, notamment sur des pistes alternatives pour le site. "On sait qu'il y a des pistes pour trois investisseurs ou repreneurs. Et nous n'avons toujours pas d'infos concrètes sur une société asiatique et sur son degré d'intérêt", préface Pascal Debrulle, délégué FGTB.
Du côté de Ludovic Pineur, le secrétaire permanent de la CNE Industrie, on attend des "alternatives concrètes, crédibles et réalistes".