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Abus d'enfants et violences physiques: que faire si vous voyez des contenus compromettant sur les réseaux sociaux?

La police fédérale dresse un constat inquiétant: elle n'a jamais reçu autant de signalements pour des images d'agressions d'enfants sur les réseaux sociaux. On en compte plus de 25.000 l'an dernier. Certains de ces signalements ont mené à des infractions pénales.

Une mère de famille qui s'en prend physiquement à sa fille pendant son compagnon filme, impassible. La vidéo a choqué internet en 2019 et avait fait scandale. Suite à une dénonciation, le couple a été arrêté quelques heures après la mise en ligne...

Sur les réseaux sociaux, les images d'abus d'enfants détiennent un triste record. 

En 2024, il y a eu 25.719 signalements pour des vidéos d'abus ou de violences sur jeunes enfants. Dans au moins 3.178 cas, il s'agissait d'infractions de nature criminelle. Ces chiffres ont été obtenus par le journal De Standaard auprès de l'Unité spéciale de la police fédérale. 

Le délégué général aux droits de l'enfant parle d'un problème supplémentaire. Les images d'abus, une fois publiées, ont bien du mal à disparaître. "La diffusion et le partage de ces images, qui sont quand même très dégradantes et très humiliantes, prolongent cette souffrance parce qu'au-delà du traumatisme qui est subi par l'abus, ça laisse une trace dans l'environnement numérique et donc le droit à l'oubli", explique Solaymann Lagdim. "C'est aussi un enjeu essentiel."

Si l'on se réfère aux données de 2023 totalement analysées, le réseau Snapchat comptabilise le plus de signalements. Signalements 2690 suivis par Instagram, TikTok et enfin Roblox, une plateforme de jeux pour enfants. Des chiffres qui seraient sous-estimés selon le délégué général aux droits de l'enfant et selon Child Focus.

Que dit la loi? 

La loi est claire: même s'il y a un doute, il faut dénoncer tout acte suspicieux auprès des autorités. Des système d'alerte existent également afin de signaler les faits. "On ne doit pas s'abstenir", indique Frank Discepoli, avocat pénaliste. "Quand on est face à une situation qui peut constituer un péril grave, on a l'obligation d'intervenir. On peut appeler la police, les services sociaux ou on peut soi-même intervenir, si ce n'est pas dangereux." 

Sur les réseaux sociaux aussi, directement, il est possible de signaler les contenus. Il est possible de spécifier le souci: images, paroles ou comportements dégradants. 

Une republication d'une vidéo litigieuse constitue elle aussi une infraction. 

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