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Sondage RTL info-Cluster17: pourquoi le chômage des francophones est un enjeu majeur des élections?

Martin Buxant analyse ce mercredi deux leçons du sondage RTL info-Cluster17 : l’extrême-droite en Flandre, qui sera difficilement évitable après le scrutin, et le cas du chômage en Wallonie et à Bruxelles.

Où s’arrêtera l’ascension du Vlaams Belang ? Son président, Tom Van Grieken, vient de se déclarer candidat Premier ministre… Selon notre sondage, le parti comptera 26 députés au parlement fédéral, c’est de loin le premier groupe. En Flandre, avec une N-VA affaiblie, les troupes de Bart De Wever auront bien du mal à refuser de s’associer avec un parti qui partage sa vision anti Belgique. C’est donc un avertissement : le Vlaams Belang est aux portes du pouvoir flamand.

Il y a ensuite une bataille pour le leadership francophone entre PS et MR : ils auraient chacun 18 députés au parlement fédéral, à en croire Cluster17. On a tous suivi les propos polémiques du libéral Pierre-Yves Jeholet, à droite, l’activisme du président du MR Georges-Louis Bouchez et son refus de présenter des excuses montrent qu’on est persuadé que cette séquence n’est pas mauvaise pour les libéraux et va leur donner du vent dans les voiles. Au PS, en revanche, on est persuadé du contraire : on enfonce le clou qui assimile le MR à un parti de droite dure et on espère être la valeur refuge.

Le chômage en Wallonie et à Bruxelles

Autre enjeu capital de ces élections : l’emploi et chômage. Il s'agit d'un thème qui nourrit le clivage entre flamands et francophones en Belgique. Régulièrement, l’extrême droite flamande ou même la N-VA tartine sur les Wallons "paresseux et chômeurs".

Il y a grosso modo 300.000 chômeurs en Belgique, 125.000 en Wallonie, 110.000 en Flandre et 65.000 à Bruxelles. Or, la Belgique est le seul pays d’Europe où les allocations de chômage sont illimitées dans le temps : ça va de trois mois en Hongrie à trois ans au Danemark, en Belgique, c’est plafonné, mais c’est illimité dans le temps.

Et c’est là que réside la différence principale entre ce que proposent les partis de gauche et les partis de droite : PS, PTB, Ecolo et Défi veulent maintenir les allocations de chômage quoi qu’il arrive, tandis que le MR et Les Engagés estiment qu’après deux ans, le paiement des allocations de chômage doit cesser.

Comment diminuer le nombre de chômeurs ? 

Y a-t-il une meilleure formule qu’une autre pour diminuer le nombre de chômeurs ? Des spécialistes vous justifieront les deux formules, mais en vérité, tout dépend de la conviction et de la force qu’on va mettre dans l’activation des demandeurs d’emploi. Le MR, par exemple, va assez loin puisqu’il veut forcer les demandeurs d’emploi longue durée qui refuseraient des jobs de faire des travaux d’intérêt général.
Ce qui amène à un autre point : la formation aux métiers techniques et aux métiers en pénurie. En Wallonie, les échanges entre les entreprises et les organes publics de mise à l’emploi sont proches de zéro, contrairement à ce qui est fait avec succès en Allemagne ou en France. 

Alors, qui a le meilleur programme en la matière ? Nous pouvons simplement constater que ce qui a été fait en Région wallonne et bruxelloise à cet égard sous la législature qui s’achève est nul.

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