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On a beau approcher du mois de juin, la météo, elle, n'est vraiment pas de saison. La pluie continue de tomber et commence à poser de gros problèmes à certains professionnels. C'est le cas d'un entrepreneur de Villers-la-Ville. Ses chantiers prennent du retard ou sont carrément reportés. Ce qui le met en grande difficulté financière.
Pour évoquer ses difficultés, Zsolt Kozari, un entrepreneur en détresse, nous emmène sur un chantier à l'arrêt. La construction d'une terrasse en hauteur et l'aménagement de nouvelles fondations. "Ce qu'on doit faire dans un premier temps, c'est une expertise du sol", dit-il. "Elle est impossible à faire parce que le sol est gorgé d'eau. Après, il faut évacuer toute la terre entre trop et les gravats. Mais pour le moment, c'est impossible parce que le terrain est impraticable."
La pluie retarde ses chantiers
Des travaux débutés en mars, censés être terminés, mais qui vont encore durer des semaines. Depuis le mois d'octobre, la pluie retarde sans cesse les chantiers de l'entrepreneur, avec d'importantes conséquences financières. "Je ne peux pas facturer la dernière facture parce qu'il y a des finitions qui ne sont pas faites", explique-t-il. "Ou alors je ne peux pas facturer parce que je n'ai pas fini, ou alors c'est reporté et de toute façon, on ne peut pas faire de facture d'acompte non plus."
Sa trésorerie s'amenuise. Il peine à payer ses impôts et d'autres frais. Il est obligé de demander de l'aide à un ami. Sa crainte, c'est qu'un jour on finisse par lui saisir ses biens. "Un ou deux mois d'intempéries, on a déjà eu, ce n'est pas grave", dit l'entrepreneur. "Mais huit mois, c'est quand même très lourd à supporter. Tout ce qu'on a mis de côté est en train de partir."
Plusieurs aides possibles
Cette situation financière préoccupante n'étonne pas ce représentant du secteur. "96% des entreprises de construction en Région wallonne sont des très petites entreprises", explique Hugues Kempeneers, directeur général de la Fédération de la construction "Embuild Wallonie". "Elles travaillent avec moins de 10 personnes sur le territoire de la Région wallonne. Elles n'ont pas nécessairement, soit les moyens financiers, soit l'organisation derrière pour faire face."
Pour tenter de s'en sortir, les entrepreneurs peuvent demander un report ou une dispense de leur cotisation sociale. S'ils ont des ouvriers, ils peuvent les mettre en chômage intempéries. "Ça donne surtout un peu de souplesse à la trésorerie de l'entrepreneur qui perd des sous et qui n'a peut-être pas non plus l'occasion de payer ses collaborateurs", indique Isabelle Morgante, chargée de communication à l'Union des Classes Moyennes.
Zsolt Kozari espère tenir le coup et compte sur l'indulgence des clients. Il souhaite une longue période de temps sec au plus vite.