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Tour de France: Philipsen au milieu du chaos

Au sprint, coûte que coûte: après un nouveau final chaotique, Jasper Philipsen a signé vendredi sa deuxième victoire dans le Tour de France 2024 où l'échappée a encore été annihilée par les grosses armadas.

A Pau, comme avant à Saint-Vulbas et tant d'autres arrivées au sprint, la journée s'est terminée dans un bruit de vaisselle cassée, un nouveau carambolage brutal après la flamme rouge qui laisse des corps meurtris à la veille d'un week-end dans les Pyrénées déjà suffisamment difficile comme ça.

Philipsen, qui a ressenti ses "meilleurs sensations" depuis le départ, est sorti du chaos pour empocher sa deuxième victoire de l'édition 2024, sa huitième au total sur le Tour.

En devançant Wout Van Aert, une nouvelle fois deuxième, et l'Allemand Pascal Ackermann, le Belge conserve une chance de rattraper Biniam Girmay dans la lutte pour le maillot vert, alors qu'il reste une dernière occasion pour les sprinteurs, mardi à Nîmes.

Tant mieux pour les cardiaques car la violence de la chute a une nouvelle fois été effrayante vendredi lorsque Maxime Van Gils, en voulant remonter Arnaud De Lie, a heurté de plein fouet Amaury Capiot, poisson-pilote d'un jour pour Arnaud Démare, en phase de décélération.

Le crash a emporté plusieurs coureurs, dont Cees Bol qui est allé se fracasser tête la première contre les barrières, et a provoqué une cassure.

Le maillot jaune Pogacar, neuvième de l'étape, s'est retrouvé devant contrairement à d'autres leaders. Mais tout le monde a été reclassé dans le même temps et le Slovène compte toujours 1:06 d'avance sur Remco Evenepoel et 1:14 sur Jonas Vingegaard au général, alors que Primoz Roglic n'a pas pris le départ vendredi à Agen après sa lourde chute la veille.

- "Adam, relève-toi" -

Pogacar a, lui, perdu un précieux sherpa avec Juan Ayuso, dossard 13 tombé malade. "Un coup dur", a convenu "Pogi" même s'il peut encore compter sur "Joao Almeida et Adam Yates qui volent en montagne".

A la fin du sprint, Amaury Capiot, qui a tenu à finir l'étape sur son vélo, a quasiment dû être porté jusque dans un van de son équipe Arkéa-B&B Hotels. Axel Zingle avait le nez en sang.

Et dire que, dans un monde idéal, il n'aurait même pas dû avoir de sprint si le peloton avait laissé du champ à l'échappée royale qui s'est formée rapidement autour du champion du monde Mathieu van der Poel.

Problème: il y avait aussi Adam Yates, le principal lieutenant de Pogacar chez UAE, dans le coup, ce qui condamnait l'échappée. "S'il n'est pas là, elle va au bout", a estimé Axel Laurance, autre fuyard.

"On ne voulait pas le remettre dans le coup pour le général", a confirmé Vingegaard.

Julien Bernard était dépité: "je lui ai dit 15 fois: +Adam relève-toi+, et il m'a dit: +non, ils veulent que je continue+".

Passe encore l'idée d'UAE de vouloir "fatiguer Visma". Mais le Français n'a en revanche "pas compris" pourquoi l'équipe de Vingegaard a continué à rouler sur les quatre derniers échappées, dont lui, alors que Yates s'était relevé.

- Place aux Pyrénées -

"Visma tue son équipe toute la journée alors qu'il y a deux étapes de montagne ce week-end. Je ne comprends pas. Et pour nous c'est dur, encore beaucoup d'énergie pour pas grand-chose."

Voir les grosses armadas comme UAE et Visma étouffer les offensives des petits est loin d'être une nouveauté sur le Tour de France, mais cela leur tape de plus en plus sur le système.

Interrogé, le directeur sportif de Visma, Grischa Niermann, a moins mis en avant l'impératif d'amener Wout Van Aert pour le sprint que la volonté de tenter un coup dans cette étape très rapide et exposée au vents de côté, propices aux bordures.

"On savait qu'on avait très peu de chances de décrocher Pogacar. Mais si on n'avait pas tenté le coup, d’autres l'auraient fait à notre place", s'est-il défendu.

Samedi, ce sont d'autres souffrances qui attendent le peloton qui prendra la direction des Pyrénées pour la première arrivée au sommet au Pla d'Adet avec notamment l'ascension du Tourmalet en chemin.

"On arrive sur un terrain plus favorable, je me sens super bien", a annoncé Vingegaard.

"Ce sont des cols que je connais, je les attends avec impatience", a déclaré Pogacar tout en promettant d'être "sur la défensive parce qu'on a une avance confortable". Cela reste évidemment à vérifier.

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