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"On a remarqué une baisse de fréquentation": après les agressions sexuelles au Bois de la Cambre, les Jeux d'Hiver se mobilisent

Il y a un mois, nous diffusions le témoignage bouleversant d’une jeune fille agressée dans le Bois de la Cambre, aux abords des Jeux d’hiver. Une enquête est ouverte pour retrouver l’auteur des faits. Quatre plaintes pour viol ont été déposées relatant quatre faits similaires. Nous sommes retournés sur place pour voir si les circonstances ont changé et si la sécurité s’est améliorée.

Au cœur du Bois de la Cambre, se trouvent les Jeux d’Hiver, l’une des boîtes de nuit les plus emblématiques de Bruxelles. De jour, cet endroit est entouré des couleurs chaleureuses de l’automne, mais de nuit, il semble isolé dans l'obscurité. Un mois après le viol d’une jeune fille près de l’établissement, l’inquiétude persiste et tous craignent que l’incident ne se répète. En réponse, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place, dès l’entrée du parc.

La boîte de nuit se mobilise 

"Les clients partent d’ici", explique Thomas La Haye, project manager. "Ils sont transportés en toute sécurité jusqu'aux Jeux d'Hiver grâce à une navette que nous avons mise en place." Cette navette permet d’éviter une marche de 5 à 6 minutes à travers le bois, réduisant le trajet à seulement 1 minute 30.

Notre équipe a emprunté cette navette, et en quelques minutes, nous sommes arrivés aux Jeux d’Hiver sans avoir à traverser le parc à pied. À l’entrée de la boîte de nuit, Océane, membre de la Care Team, est déjà en action. Avec son collègue Xavier, ils assurent la prévention et conseillent aux clients de ne pas rentrer seuls. Ce duo est une des nouvelles initiatives mises en place après les récents événements tragiques. "On reçoit de très bons retours, les gens sont contents qu’on soit là pour eux", souligne Océane.

Tout au long de la nuit, Océane et Xavier prodiguent des conseils à chaque client qu’ils rencontrent. Munis de gilets fluorescents, de lampes torches et de talkie-walkies, ils restent en contact permanent avec la sécurité. Leur objectif est simple : veiller à ce que tout le monde soit en sécurité.

Il y a beaucoup plus de coopération 

Il est 1 heure du matin, et certains clients souhaitent rentrer chez eux. Des taxis attendent à la sortie, mais il n’est pas toujours certain qu’ils prendront les clients en charge. Certains chauffeurs hésitent à cause de l’état d’ébriété des clients ou de la courte distance de la course, qui peut ne pas être rentable. Pour pallier ce problème, les plateformes de transport ont sensibilisé leurs chauffeurs et encouragé la prise en charge des clients. "Il y a beaucoup plus de coopération maintenant", indique Alexandra De Boeck, administratrice des Jeux d’Hiver.

Malgré ces efforts, l’incident a eu un impact sur la fréquentation de la boîte de nuit. "On a remarqué une baisse de fréquentation, et on nous demande souvent ce que l’on fait pour assurer la sécurité", ajoute la direction.

En outre, une carte a été distribuée au personnel de la boîte, indiquant les rues les plus dangereuses à éviter. Xavier, lors de ses rondes, insiste pour que les clients évitent ces zones, car c’est là que l’agresseur a sévi.

En parcourant l’une de ces ruelles sombres à 2 heures du matin, l’ambiance est inquiétante. Malgré la proximité des Jeux d’Hiver, nous avons l’impression d’être totalement isolés.

Si la boîte de nuit elle-même est bien sécurisée, le Bois de la Cambre reste un endroit peu rassurant une fois que l’on quitte la protection de l’établissement. Une fois sorti de cette "bulle" sécuritaire, le parc devient le seul témoin de notre solitude.

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