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Ce week-end, une quatrième plainte pour viol et agressions sexuelles dans le bois de la Cambre a été enregistrée à Bruxelles. Ces attaques ont eu lieu à proximité d'une célèbre discothèque. La question de la sécurisation de ce genre de lieu pose question. Quelles mesures de prévention peuvent-être prises?
C'est l'un des rendez-vous du jeudi soir de la jeunesse bruxelloise: les Jeux d'hiver, épicentre de la fête et idéalement situé dans le bois de la Cambre, à deux pas de l'université, parfaitement isolé du voisinage. Sûrement trop isolé, puisque c'est là que plusieurs jeunes filles indiquent avoir été agressées sexuellement.
A la sortie de boîte de nuit
Les Jeux d'hiver, déjà engagés sur le sujet, ont décidé de renforcer la sécurité. "On a plus d'agents de sécurité à l'extérieur du bâtiment qui font plus de patrouilles", indique Alexandra De Boeck, adminstratrice de l'établissement. "Mais dans notre périmètre, on ne peut pas aller partout... Malheureusement, le bois de la Cambre, ce n'est pas chez nous."
C'est davantage la sortie de l'établissement et le chemin du retour qui pose problème. "J'ai voulu prendre mon taxi, sauf que j'habite trop proche des Jeux. Les taxis ne nous prennent pas directement pour qu'on annule la course et qu'ils puissent gagner de l'argent là-dessus...", raconte Juliette*, jeune victime de 22 ans. "Je suis rentrée à pied toute seule par le bois."
Des actions coordonnées
Une mobilité nocturne sécurisée est un enjeu capital identifié par le Conseil bruxellois de la nuit. "On travaille beaucoup avec Safe Brussels, Brussels by Night, la STIB, Bruxelles Mobilité, les communes pour le lien avec la police, le SIAMU...", affirme Alya Dirix, coordinatrice. "Il y a toute une série d'acteurs qui doivent être présents autour de la table pour pouvoir réfléchir ensemble, puisque ça doit être des actions qui sont coordonnées."
La question de l'espace public en lui-même se pose également. Assurer la sécurité à toute heure de la nuit dans ces endroits isolés est un défi pour la ville. "Il est évident que tout le monde doit pouvoir rentrer chez soi en toute sécurité", souligne Maude Glorieux, responsable de la tranquillité publique à Bruxelles. "Et c'est ce que la ville met en place avec la présence policière, une surveillance. Mais on ne peut pas installer un policier au pied de chaque arbre."
L'an dernier, près de 700 cas de violences sexuelles ont été recensés à Bruxelles sur la voie publique.