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"J'ai hurlé mais personne ne pouvait m'entendre": Juliette, violée dans le bois de la Cambre, témoigne

Le parquet de Bruxelles a confirmé plusieurs plaintes pour faits de mœurs dans le bois de la Cambre à Bruxelles. Juliette* est l'une des plaignantes. Elle raconte. 

Juliette est étudiante et vit à Ixelles. Âgée de 22 ans, la jeune femme faisait la fête le 27 septembre lorsque le pire est arrivé. 

Il est 4 heures du matin quand Juliette sort de la boîte de nuit "Jeux d'hiver", située dans le bois de la Cambre. Elle contacte un taxi pour venir la chercher et la raccompagner chez elle. Mais les chauffeurs répondent absents ou annulent à la dernière minute. "Ça faisait déjà 15 minutes qu'on attendait et il fallait encore attendre 15 minutes", raconte-t-elle. Juliette décide alors de rentrer à pieds, toute seule, à travers bois.

Après quelques minutes de marche, Juliette arrive près de l'avenue de Flore, barrée à la circulation. Pas un chat aux alentours. C'est à ce moment-là que la jeune femme se sent traquée. "J'ai entendu les pas se rapprocher, ça a été tellement vite..." Juliette réalise, mais il est trop tard. "Je me suis dit mais ça ne pouvait pas m'arriver, pas à moi, pas maintenant." Et puis... "Cet homme m'a prise par derrière et m'a vraiment dit que dans tous les cas je ne pourrais rien faire parce qu'il n'y avait personne, il avait raison", affirme-t-elle. "J'ai hurlé mais personne ne pouvait m'entendre."

"L'instinct de survie" 

Plus possible pour Juliette de stopper l'horreur. Elle est bloquée par les bras puis saisie par la gorge. Puis, alors que son cerveau lui ordonne tout le contraire, son corps se calme. Elle laisse cet homme - qui aurait entre "30 et 40 ans" - faire, absolument contre son gré. "Il faut que j'agisse comme il veut", se rappelle-t-elle s'être dit. "C'est l'instinct de survie."

Juliette subit alors un viol, dont elle évite évidemment d'évoquer les détails. Elle est sous la contrainte d'un couteau et de menaces verbales. Elle n'a pas le choix. "Ça a duré dix minutes", rapporte-elle. "C'est assez rapide, mais ça paraît long." Elle évoque une certaine "dissociation" avec son corps. "On se détache de tout.' 

L'agression prend fin, et son bourreau la libère. "Une fois qu'il a terminé, il m'a dit 'Tu peux partir'." Directement, Juliette contacte ses amis, qui se trouvent encore dans la boîte de nuit, localisée à quelques centaines de mètres de là. Ils accourent.

Prise de crise de panique et de pleurs, Juliette leur raconte ce qui vient de lui arriver. Elle a peur, se souvient-elle, mais elle est soulagée d'être désormais entourée. La police arrive ensuite et la transporte jusqu'à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles. Elle effectue des examens, puis se met en place toute une série de suivi, médico-légal et psychologique, des suivis dont elle a "besoin".

Un message 

Une quinzaine de jours après les faits, Juliette n'a pas peur de raconter son effroyable récit et souhaite qu'il fasse écho chez toutes les autres femmes, pour qu'elles sachent que "ça arrive vraiment". Pour elle, son histoire doit être sue. "Si j'avais vu ou entendu que ça arrivait à quelqu'un que je connais, je n'aurais pas pris ce bois", conclue-t-elle. 

 

Juliette a porté plainte suite à cette agression. 

 

 

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