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Malgré la sensation Clément Ducos, 4e du 400 m haies, et le beau relais 4x100 m féminin, 4e vendredi à Paris, la France n'a toujours pas gagné de médaille en athlétisme dans ses JO avant l'ultime journée au Stade de France samedi.
Complètement inconnu il y a encore quelques mois, Clément Ducos, Bordelais âgé de 23 ans étudiant à l'Université du Tennessee, a failli créer l'un des exploits des Jeux olympiques.
Pour sa première compétition internationale, et après avoir gagné près de deux secondes sur son record cette saison, Ducos (47.76) a échoué au pied du podium du 400 m haies, derrière trois monstres de l'athlétisme, l'Américain Rai Benjamin (46.46), enfin sacré, le recordman du monde norvégien Karsten Warholm (47.06), et le champion du monde 2022 brésilien Alison dos Santos (47.26).
Bras ouverts à son entrée sur la piste et pour sa présentation, Ducos a réclamé l'appui d'un public qui a tétanisé plusieurs de ses coéquipiers depuis une dizaine de jours.
Lui qui ne doute de rien se voyait bien sur le podium de la discipline la plus relevée de l'athlétisme. Après un départ au niveau des cadors, il a finalement terminé 4e sans pouvoir raboter son record établi en séries (47.69).
"Je voulais la médaille. Ils ont été plus forts que moi, je reviendrai sur des prochains championnats. Je suis fier, je suis très fier, mais ma première émotion, c'est d'abord d'être déçu", a-t-il lancé, en pleurs, en zone mixte.
- "Déçues" -
Soit la même place qu'Alice Finot mardi sur 3.000 m steeple et que le relais 4x100 m féminin français vendredi avec Orlann Olière, Gemima Joseph, Hélène Parisot et Chloé Galet, en 42 sec 23.
Les Bleues ont longtemps espéré, en vain, la disqualification des Britanniques (2e en 41.85) pour un passage de témoin limite mais bien valable, derrière les Etats-Unis de Sha'Carri Richardson (41.78) et devant l'Allemagne (41.97).
"On est forcément déçues. On voulait mieux, on espérait mieux", a réagi Olière, pour qui "si on fait 4e et vu le chrono, c'est qu'il y a eu des couacs dans nos passages".
"On va continuer à bosser et puis rendez-vous à LA (Los Angeles en 2028)", a conclu Olière, 33 ans.
Sans pouvoir parler de désillusion pour ces deux courses, le bilan français sur la piste violette du Stade de France reste triste comme la météo pluvieuse du début de soirée, sans aucune médaille.
Mais les Bleus ont gardé leurs meilleurs atouts pour une dernière session samedi où les sourires pourraient revenir, avec Gabriel Tual (800 m) et Cyréna Samba-Mayela (100 m haies). Les deux champions d'Europe, nouveaux porte-étendards de l'athlétisme tricolore, se sont qualifiés vendredi matin pour leur finale respective, et ont tout pour enflammer un Stade de France qui n'attend que ça.
Les relais 4x400 m tenteront aussi de déjouer les pronostics, quand Agathe Guillemot (1.500 m), Hugo Hay et Yann Schrub (5.000 m) ou encore les marathoniens (Nicolas Navarro, Hassan Chahdi, Félix Bour) devront créer l'exploit pour exister dans un contexte international hyper relevé.
- Déroute du relais US masculin -
Plus tôt vendredi, la Dominicaine Marileidy Paulino avait ébloui Paris avec l'or du 400 m en battant le record olympique de l'icône nationale Marie-José Pérec.
Paulino, médaillée d'argent à Tokyo en 2021, est devenue championne olympique du tour de piste avec le chrono le plus rapide de l'histoire des Jeux, 48 sec 17, un peu mieux que Pérec, qui avait allumé la vasque olympique en début des JO, pour son deuxième titre à Atlanta en 1996 (48.25).
Les relayeurs américains du 4x100 m, ultra favoris mais privés de Noah Lyles, touché par le Covid, ont eux de nouveau vendangé une finale olympique dès le premier passage de témoin, pour être disqualifiés après avoir passé la ligne à une anecdotique 7e place, loin des vainqueurs canadiens portés par Andre De Grasse pour sa 7e médaille olympique.
"Il est grand temps de faire exploser le système", a tempêté la légende du sprint US Carl Lewis sur son compte X, alors que Team USA n'a plus connu le podium olympique sur le 4x100 m hommes depuis 2004, et l'or depuis 2000 !
Après le forfait du champion olympique du 100 m Noah Lyles, touché par le Covid, les Etats-Unis ont dû réorganiser leur relais, créant probablement encore plus de confusion dans un collectif de qualité mais historiquement fragile.
La Néerlandaise Sifan Hassan, inépuisable, a décroché le bronze du 10.000 m après celui du 5.000 m, derrière la Kényane Beatrice Chebet et l'Italienne Nadia Battocletti, avant de s'aligner au départ du marathon féminin dimanche, qui conclura le programme d'athlétisme.
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