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Les champions d'Europe espagnols ont reçu un accueil triomphal lundi à Madrid, où des milliers et des milliers de personnes se sont pressées dans les rues pour les saluer au lendemain de leur sacre en finale face à l'Angleterre (2-1).
Après avoir été reçus par le roi Felipe VI puis par le président du gouvernement, Pedro Sanchez, les héros de Berlin ont sillonné les rues de la capitale espagnole à bord d'un bus rouge marqué d'une inscription en anglais, "It's only the beginnng" (ce n'est que le début).
En tee-shirt blanc orné d'un 4 en référence aux quatre titres de champions d'Europe de la Roja (après ceux de 1964, 2008 et 2012), Lamine Yamal, Nico Williams, Alvaro Morata, Rodri et les autres joueurs et membres de l'encadrement ont ensuite gagné la place de Cibeles, point d'orgue des festivités.
"Cela faisait longtemps que nous n'avions plus observé autant d'envie (autour de la sélection espagnole)", témoignait Marina Jimenez, une femme au foyer de 31 ans venue les acclamer accompagnée de son jeune fils douze ans après le précédent titre de la Roja, en 2012.
Les successeurs des Iniesta, Xavi, Sergio Ramos ou encore Iker Casillas, auteurs de l'extraordinaire triptyque Euro 2008-Mondial 2010-Euro 2012, étaient rentrés au pays en milieu d'après-midi, peu avant 15H30, et avaient pris la pose derrière le trophée de l'Euro au pied de leur avion.
"Nous voulons beaucoup, nous voulons plus"
Ils ont d'abord été reçus par le roi Felipe VI, auquel a été remis un maillot signé par les joueurs et floqué d'un "rois d'Europe". Le monarque les a remerciés pour "la joie" qu'ils ont apportée au pays avant une photo souvenir sur les marches du palais avec la famille royale, la reine Letizia portant une robe rouge tandis que la princesse Leonor et l'infante Sofía avaient enfilé pour l'occasion le maillot de l'équipe nationale portant le numéro 10.
Le président du gouvernement, Pedro Sanchez, les a ensuite accueillis, les félicitant pour avoir donné à voir tout au long de la compétition "la meilleure version de l'Espagne" et pour avoir fait preuve "d'esprit d'équipe et de sacrifice". "Nous voulons beaucoup, nous voulons plus", leur a également lancé le dirigeant socialiste.
La Roja, au jeu si séduisant et enthousiasmant, est remontée sur le toit du continent pour devenir la première équipe à décrocher un quatrième Euro.
"Pour l'instant, nous ne réalisons pas encore ce que nous avons fait", savourait par avance Nico Williams, premier buteur de la finale à Berlin, impatient de remercier ses supporters pour "l'amour et la chaleur qu'ils nous ont apportés". La fête avait débuté dès dimanche dans la nuit, à grands coups de klaxons et de concerts de sifflets dans les rues de Madrid, Barcelone, Pampelune ou Bilbao.
"L'invincible armada!!!", s'affichait lundi matin en Une du quotidien sportif Marca, qui salue "La quatrième merveille" au terme d'un "match inoubliable". "La sélection espagnole peut regarder tout le monde d'en haut. Douze ans après, le football revient chez lui. Pas en Angleterre, mais en Espagne !", a osé le journal dans une chronique.
Diversité
"La sélection représente la diversité de notre pays, de notre société, avec des joueurs qui ont eux-mêmes raconté qu'ils venaient de familles venues en Espagne pour chercher un futur meilleur", a aussi salué sur la radio RNE la ministre des Sports Pilar Alegria, une allusion notamment aux deux stars de l'attaque de la Roja, Lamine Yamal et Nico Williams, qui a un écho particulier dans un pays souvent confronté à des incidents racistes dans ses stades. Tout au long de la compétition, l'équipe de Luis de la Fuente a esquivé les obstacles dressés sur sa route, battant des nations majeures comme la Croatie, l'Italie, l'Allemagne, la France et l'Angleterre, sa dernière victime en date.
Avec à la clé une touche de magie qui a séduit un pays tout entier, uni derrière son équipe, au-delà des divisions entre régions et des tensions politiques qui agitent le pays depuis des mois.
"Être ici aujourd'hui signifie beaucoup pour moi, car je pense qu'ils ont rassemblé le pays à nouveau, et c'est très beau", disait par exemple Cora Barciela, une habitante de Majorque d'une vingtaine d'années et supportrice de Barcelone, croisée dimanche soir par l'AFP.
L'Angleterre s'est elle de nouveau réveillée avec la gueule de bois, sonnée par une nouvelle défaite en finale, trois ans après avoir vu son rêve s'envoler, à Wembley, contre l'Italie aux tirs au but.
La traversée du désert se prolonge pour le pays du football, incapable de trouver un héritier aux champions du monde 1966, les seuls à avoir soulevé un trophée. L'Espagne, elle, tient peut-être une nouvelle génération dorée.