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Dans la comédie engagée "Haut les mains", Vincent Elbaz incarne un cambrioleur un peu dépassé qui croise la route des Green Panthers, un collectif écologiste et féministe. Un rôle qui l’amène à explorer, avec humour, les différences générationnelles autour de ces luttes essentielles.
Dans "Haut les mains", réalisé par Julie Manoukian, Vincent Elbaz incarne Bernard, un cambrioleur solitaire et bourru qui se retrouve malgré lui embarqué dans une cause qu’il ne maîtrise pas. Face à lui, les Green Panthers, un collectif mixte déterminé à dénoncer le greenwashing et à faire tomber un homme de pouvoir accusé de harcèlement sexuel.
Un héros dépassé par son époque
Vincent Elbaz décrit son personnage comme un "boomer" qui ne s’est jamais posé de questions sur la place des femmes ou sur l’écologie. "Il s’en fout un peu", admet-il. Pourtant, à travers ce rôle, le film met en lumière un choc générationnel : entre ceux qui ont grandi avec une certaine conscience de ces enjeux et ceux qui découvrent aujourd’hui l’urgence d’y répondre.
L’acteur lui-même n’a pas eu à forcer son engagement féministe. "Je n'ai pas eu beaucoup d'efforts non plus pour être féministe. J’ai été élevé par des parents qui, dans les années 70, éduquaient filles et garçons avec les mêmes droits et libertés", confie-t-il.
Un film féministe, mais pas moralisateur
Avec "Haut les mains", Julie Manoukian choisit l’humour et l’action plutôt que le discours professoral. "Elle a choisi le burlesque pour traiter de ce sujet avec beaucoup de talent", insiste Vincent Elbaz. Et pourtant, derrière les scènes de braquage et les dialogues percutants, le film aborde des thématiques de fond : le consentement, le sexisme au travail, l’engagement citoyen.
L’une des interrogations soulevées par le film est celle de l’évolution du féminisme à travers les générations. Vincent Elbaz reconnaît une prise de conscience plus forte chez les jeunes, mais rappelle que tout est une question d’éducation : "Quand j'étais plus jeune, j'avais cette conscience de la fragilité des femmes dans l'espace public, le sentiment d'insécurité,... Quand on n'a pas été éduqué, il faut faire l'effort de se mettre à la place de l'autre. On n'est pas différent, on est juste une autre version des femmes".
Avec ce rôle, Vincent Elbaz casse son image de séducteur et se glisse dans la peau d’un personnage un peu perdu face à une nouvelle génération déterminée à faire bouger les lignes. Un choix qui amuse l’acteur : "J'ai beaucoup aimé ce Bernard. C'est un type qui a passé la cinquantaine, qui est un peu sur le sur la touche et qui est en voie de disparition et qui essaie de continuer à exister (...). Ça m'a beaucoup plu, ça m'a beaucoup fait rire".