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Jean-Claude a commandé en ligne un moteur électrique pour son fauteuil/divan. La pièce vient de Grande Bretagne et lui a coûté 130 euros avec "des frais de dédouanement et une TVA". Mais le septuagénaire s’interroge : "Et dire que [Paul] Magnette ne veut plus de l’e-commerce. Comment faire quand la Belgique est incapable de produire tout ce qui se consomme ? On est bien obligé de passer par l’étranger. Si, au lieu d'acheter cette pièce à l'étranger, je dois remplacer mon fauteuil (dont coût 1200 euros au lieu de 130 euros)... Magnette, lui, n'a aucun souci (avec l'argent)"
Cet habitant de Mont-sur-Marchienne explique ne pas être un grand consommateur de l'e-commerce. Il passe commande en ligne "une fois de temps en temps", quand il ne trouve pas ce qu'il lui faut dans les magasins près de chez lui. Jean-Claude passe aussi des commandes à l'occasion pour son voisin. Mais au travers de l'exemple de la pièce qu'il lui manquait pour son fauteuil, Jean-Claude veut soulever une question. "Il faut réfléchir, tout ce qu'on consomme n'est pas produit en Belgique", déclare-t-il. "Je n'ai trouvé la pièce qu'en Angleterre. En Belgique il n'y avait pas, en Chine c'était indisponible, en France c'était beaucoup plus cher."
"Une boutade, une provocation"
Contacté par la rédaction de RTL info, le porte-parole de Paul Magnette, Frédéric Masquelin, précise d’emblée que les propos du président du PS dans le magasine néerlandophone Humo étaient "sous forme de boutade et de provocation". "Dans la version écrite de l’interview, le journaliste notait bien que c’était de l’humour en stipulant qu’il y avait des rires, etc mais dans l’article publié, le côté ironique a disparu."
À travers son interview, le bourgmestre de Charleroi voulait "dénoncer les géants de l’e-commerce, comme Amazon, qui font travailler des gens dans des conditions précaires. Il dénonce ces compagnies d’un point de vue économique, écologique, social et fiscal", précise encore Frédéric Masquelin.
Pour répondre à la question de Jean-Claude, le porte-parole estime "qu’il a bien fait" de commander et surtout "qu’il n’est pas question d’interdire" les commandes en lignes.
Les indépendants belges s'y mettent
Car l'e-commerce commence à faire son trou aussi chez les commerçants indépendants de notre pays. Une pratique qui est "encouragée parce que ça reste un moyen de toucher de la clientèle", explique Olivier Maüen, porte-parole du Syndicat Neutre des Indépendants (SNI). "C'est quelque chose qu'on (le SNI, ndlr) essaye de favoriser auprès des indépendants. C'est un moyen d'aller au-delà de leur base de client."
Pour ce faire, le SNI propose des formations 'digital commerce' à ses membres qui rencontrent "un vrai succès", explique encore Olivier Maüen.
Malgré tout, l'e-commerce est encore "relativement faible" en Belgique. Si "la Flandre est un peu plus en avance" par rapport à la Wallonie, "ça s'est bien développé avec la crise [du Covid]". "On met le paquet", assure encore le porte-parole.
Jean-Claude n'a donc pas de souci à se faire pour ses futures commandes, l'e-commerce n'est pas près d'être interdit en Belgique. Au contraire, le Carolo et tous les Belges devraient même avoir une plus grande offre en ligne venant de commerçants locaux.