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"Des détenus pourraient être libérés pour vice de procédure": la situation est-elle intenable au greffe de la prison de Haren?

Le greffe joue un rôle essentiel dans la gestion administrative des prisons et des détenus. Selon une source anonyme, à Haren (Bruxelles), les personnes qui travaillent dans ce service sont à bout. La pression exercée sur eux est d'autant plus importante qu'une erreur de leur part peut avoir de lourdes conséquences, comme la libération de détenus pour vice de procédure.

"Des conditions de travail scandaleuses, un manque de personnel, une charge de travail trop importante…" Thomas (nom d'emprunt) travaille au greffe de la prison de Haren, plus grande structure carcérale de Belgique. Il tient à dénoncer la situation dans laquelle se trouve le service.

Le greffe s'occupe, entre autres, de l'enregistrement des entrées et sorties, de la tenue des dossiers judiciaires et de la gestion des courriers. Le service joue un rôle central dans la gestion administrative d'une prison. Dès lors, il a de lourdes responsabilités.

Si notre témoin s'est finalement rétracté, nous avons interrogé Frédéric Sodermans, délégué CSC, à ce sujet. Il travaille également à la prison de Haren et confirme qu'il y a un problème au greffe. "C'est difficile de travailler correctement avec la pression de la direction. Les tâches doivent être terminées dans un temps imparti, en théorie tout doit être fait pour 11h. Ce n'est pas possible au vu de l'excès de travail que nous avons. Parfois, ces tâches sont terminées à 15h", explique-t-il.

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Tout cela est d'autant plus compliqué dans une prison aussi grande que celle dont nous parlons ici. Il y a actuellement 1.130 détenus.

"Un ras-le-bol général"

Selon Frédéric Sodermans, si la charge de travail est tellement élevée, c'est à cause du manque de personnel: "La majorité du temps, nous sommes 6 ou 7 sur 17 normalement. Les gens tombent malades les uns après les autres."

S'il y a un problème avec la procédure, un détenu peut être libéré

Il explique: "On sait quand on commence, on ne sait pas quand on termine (…) Il y a un ras-le-bol général. Le stress entraîne de la fatigue. Et finalement, soit la personne démissionne, soit elle se met en maladie." Il souligne également le manque de formation et/ou d'expérience des nouveaux venus.

Risques importants

Au-delà du bien-être des employés, une erreur commise par le greffe peut avoir de lourdes conséquences, ajoute encore le délégué CSC: "S'il y a un problème au niveau de la procédure, un détenu peut être libéré ou une extradition peut ne pas être faite." Il précise même que cela est "déjà arrivé".

"Un appel de recrutement en cours"

Valérie Callebaut, porte-parole de l'administration pénitentiaire, confirme qu'il y a "pas mal de travail à réaliser au niveau de la prison de Haren, dont 1.400 dossiers quotidiennement". Elle entend que certains employés se trouvent sous tension et assure qu'un "renfort se réalise": "Un appel de recrutement de 10 personnes est en voie de finalisation", uniquement pour Haren.

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