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Pour son repas du jour de l’An, Luigi espérait passer une meilleure journée. De passage à la côte belge, à Middelkerke, pour fêter la nouvelle année, Luigi et sa famille se sont arrêtés dans un restaurant pour pouvoir profiter d’un dîner tous ensemble.
Prévoyant, Luigi téléphone pour réserver et prévient le restaurateur : en plus de sa femme, ses parents et lui-même, il y aura également un bébé de 21 mois. "Pas de problème, nous accueillons les enfants avec plaisir", lui répond alors le gérant.
Alors que le début du repas se passe bien, vient le moment où l’enfant de Luigi se met à pleurer dans le restaurant. "Il sortait d’une varicelle et était encore un peu grincheux. Il a commencé à pleurer, mais ça n’avait pas l’air de déranger quelqu’un autour".
Une sortie prématurée
"D’un coup, le patron vient vers nous et nous demande de sortir avec le bébé de manière assez virulente et peu commode", explique le papa qui a décidé d'appuyer sur le bouton orange Alertez-nous pour raconter cette mésaventure. Choquée par sa demande, la famille se lève alors, paie ce qu’elle avait déjà consommé et quitte les lieux.
Pourtant, Luigi a essayé de parler avec le gérant. "Je lui ai expliqué qu’il sortait de maladie, et qu’il avait encore des démangeaisons. Il m’a répondu qu’avec le Covid, on restait chez soi si on était malade".
Luigi et sa famille se sont donc rendus dans un autre restaurant et ont terminé un repas de Nouvel An pas comme les autres. Après ce problème, une question vient alors : un restaurateur peut-il inviter des clients à sortir pour ce genre de fait ?
Pas très cordial, mais…
Interrogée par les équipes de RTL Info, Linda Di Nizio, chargée de communication à la Fédération wallonne de l’Horeca, explique que même si la méthode est discutable, elle n’est néanmoins pas illégale. "Le restaurateur est un peu chez lui dans son établissement", explique-t-elle.
De plus en plus de restaurants n'acceptent pas les enfants
"Il n’y a pas de loi, par rapport à ce type de problème. Chaque restaurateur a le choix, chez lui, d’appliquer ses règles. En ce qui concerne d’éventuelles nuisances, on parle uniquement de la musique : des pleurs de bébé, ça ne s’applique pas ici. Ce n’est pas très cordial, mais ça n’est pas interdit", précise Linda Di Nizio.
La chargée de communication précise d’ailleurs que ce genre de cas n’est pas étonnant, quand on voit la conjoncture actuelle. "De plus en plus de restaurants n’acceptent pas les enfants dans leurs établissements, notamment à la côte. Encore une fois, ils sont libres de le faire chez eux, s’ils en ont l’envie". En effet, ce phénomène se fait de plus en plus fréquent.
Du côté de Luigi, on n’a pas voulu faire de scandale, mais on reste avec un léger goût en travers de la gorge. "On a trouvé ça honteux, mais nous sommes partis sans faire d’esclandre. Je n’y avais pas pensé au début, mais je me demande si le fait que nous soyons francophones n’ait pas un peu joué en notre défaveur. J’espère me tromper, car au téléphone, je parlais français, et il n’y avait pas de soucis, mais maintenant que j’y pense…", conclut-il.
Une chose est sûre cependant, ce n’est pas demain la veille que Luigi et sa famille remettront un pied dans ce restaurant de Middelkerke.