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Voiture brûlée et lettre de menace: à Heers, un agent pénitentiaire visé par de violentes intimidations

Des inconnus ont mis le feu à une voiture dans la commune de Heers (Limbourg), samedi vers 03h15. Le véhicule appartient à un agent pénitentiaire. Une lettre de menace a également été déposée dans sa boîte aux lettres. Une enquête a été ouverte, a indiqué le parquet du Limbourg.

L'homme visé travaillerait à la prison de Louvain, selon nos confrères de HLN. La voiture a été incendiée dans l'allée de la maison. Les habitants et les voisins ont réussi à contenir l'incendie jusqu'à l'arrivée des pompiers, qui ont rapidement éteint le feu. Aucun blessé n'est à déplorer.  

En marge de cet incident, l'agent pénitentiaire a également reçu une lettre dans sa boîte aux lettres: "C’est très inquiétant. La voiture était garée devant la porte, sa femme et son enfant dormaient à l’intérieur. La lettre disait en français qu’ils reviendront chercher sa femme et son enfant lorsqu’il retournera travailler à la prison de Louvain", a indiqué Eddy De Smedt, délégué syndical libéral flamand VSOA, à HLN. "On pense que l’incident a été commandité par quelqu’un de l’intérieur de la prison, mais l’enquête devra le démontrer. Ce sont des faits graves et cela montre aussi qu’il est apparemment très facile pour les détenus d’entrer en contact avec l’extérieur." 

Il est "inacceptable" qu'une agression contre un agent pénitentiaire puisse être commise dans sa vie privée poursuit Eddy Smedt.  

La surpopulation carcérale en cause? 

Pour éviter de telles agressions à l'avenir, le VSOA estime que certaines solutions sont possibles. "Nous demandons depuis longtemps l'abolition de l'inscription du nom des agents sur leurs vêtements. Si les détenus connaissent les noms, il est facile de retrouver les agents dans leur vie privée", a expliqué M. De Smedt.  

Le syndicat libéral plaide par ailleurs pour la tolérance zéro. "Les agressions à l'intérieur des prisons devraient être punies plus sévèrement. L'agression de personnes qui ne font que leur travail est inacceptable, tout comme l'agression de la famille d'un agent pénitentiaire", a ajouté le syndicaliste. Ce dernier pointe par ailleurs la surpopulation carcérale, dénoncée depuis longtemps. "Cela conduit trop souvent à des agressions", a conclu M. De Smedt.  

Les syndicats en front commun ont annoncé jeudi une nouvelle grève du personnel dans les prisons de Bruxelles et de Flandre du 5 au 6 décembre. L'objectif de cette action est de dénoncer l'escalade des agressions de la part des détenus et la surpopulation carcérale, considérée comme l'une des causes de cette violence accrue.

Le laboratoire a été appelé pour mener l'enquête, avec la police judiciaire fédérale (PJF) du Limbourg et la police de la zone du Canton de Borgloon.  

"Il va sans dire que l'incendie volontaire, de nuit, d'une voiture dans une maison habitée, est un délit très grave. Nous mettons tout en place pour retrouver et identifier les coupables. La police veillera également à la sécurité des victimes. Un lien possible avec l'activité professionnelle de l'une des victimes est un élément intégré à l'enquête", a déclaré le porte-parole du parquet du Limbourg, Bruno Coppin.   La police et le parquet ont par ailleurs lancé un appel à témoins.

Toute personne ayant aperçu des comportements suspects vendredi ou au cours des derniers jours du côté de Heers sont priés de se manifester au numéro gratuit 0800/30 300.

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