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Jean enterré par erreur dans le cimetière d'Evere: "Mon mari ne méritait pas ça", témoigne Marcelle

Jean, décédé le 8 janvier, devait être inhumé dans un caveau familial au cimetière de Schaerbeek. Mais, à cause d'une série de confusions administratives, il a été enterré dans le cimetière d'Evere. Cette situation a profondément affecté Marcelle, l'épouse du défunt, qui raconte sa frustration face à cette erreur.

Le cimetière de Schaerbeek se trouve juste à côté de celui d’Evere. En arrivant sur place, il faut être attentif pour ne pas se tromper. Cette proximité a en partie provoqué une erreur en janvier dernier. Jean a été enterré dans une mauvaise tombe. "Sous l’émotion, on ne s’est pas rendu compte qu’on se trompait de cimetière", dit Marcelle, son épouse.

L’homme devait être enterré dans le caveau de ses parents à Schaerbeek. Mais le mari de Marcelle a été inhumé dans le cimetière d’Evere avec une autre personne, qui porte par hasard, le même nom de famille que lui. 

"Je venais toutes les semaines au cimetière de Schaerbeek, et je ne comprenais pas pourquoi le nom de mon mari n'apparaissait pas sur la tombe, alors que mon fils a payé. Je venais me recueillir ici, et mon époux n’est pas dans cette tombe", confie Marcelle. "Quand j’en parle à des amis, personne n’a entendu parler d'une aventure pareille. Je ne me sens pas très bien. J’ai 88 ans. Tous les jours, je pense à mon mari. 60 ans de mariage, cela ne s’oublie pas comme ça. Ce n’est pas possible. Je me sens frustrée, car mon mari ne méritait pas ça." 

Marie-Claire, la belle-fille de Marcelle, partage cette frustration et refuse l'idée que sa famille doive payer à nouveau pour corriger l'erreur: "C'est un problème de communication et de vérification. D’accord, ce sont les mêmes noms, mais il fallait chercher plus loin. Il fallait regarder les dates. On avait fourni tous les renseignements. Il y a toujours eu ce caveau familial. C’était prévu pour lui. Il n’y avait rien de nouveau pour nous. Il est hors de question qu’on repaye. C’est quoi cette histoire? Cette erreur, ça ne va pas."

La commune d'Evere a assuré qu'elle prendra en charge l'exhumation du corps (750 euros), tandis que la commune de Schaerbeek pourrait réclamer quelque 150 euros pour l'inhumation.

Il n’y a pas un coupable

Au moment du décès, la famille a fourni le nom du défunt, mais ne savait plus si le caveau familial se trouvait à Evere ou à Schaerbeek. Un homonyme a semé la confusion. D’où l’erreur, qui est une première pour Frédérik Vanbelligen, gérant de l’entreprise des pompes funèbres impliquée. Ce dernier indique qu'un "manque d'informations correctes reçues de la part de la famille et un contrôle insuffisant ont conduit à cette situation regrettable".

"Il n’y a pas un coupable dans ce dossier. Mais, cela arrive souvent que l’on ne reçoive pas toutes les informations nécessaires", explique-t-il. 

Frédérik Vanbelligen appelle à une "meilleure communication" pour éviter que ce type d'incident puisse se reproduire.

"On a retrouvé le même nom, en pensant que la tombe de cette concession lui était destinée. Cela n’était jamais arrivé dans ma carrière, et j’espère que ça arrivera le moins possible", ajoute le gérant d'entreprise. 

Et de conclure: "Je suppose qu'on ne reçoit parfois pas suffisamment d'informations, car, comme les familles visitent de moins en moins les cimetières, elles connaissent moins les endroits où se trouvent les tombes. Elles ne peuvent pas donner toutes les informations nécessaires pour qu’on puisse les faire vérifier via la commune ou via une autre instance. La mort reste un tabou. On ne donne pas les informations aux enfants, petits-enfants qui restent. Ou elles sont notées quelque part, mais on ne sait pas où, et alors c’est plus difficile de retrouver toutes les informations pour les concessions. Il faut recevoir le plus d’informations possibles sur les personnes présentes dans la concession. Normalement, avec ces noms-là, on peut retrouver la tombe auprès de la commune. Les années de décès, cela peut aussi aider."

Un concours de circonstances vraiment regrettable

La commune d'Evere plaide le concours de circonstances et prend une nouvelle mesure pour éviter qu’un tel incident se reproduise. Le numéro national devra être associé au nom de famille. "C'est un concours de circonstances vraiment regrettable. Dorénavant, les pompes funèbres devront prendre contact avec le service de l’état-civil pour vérifier toutes les informations", a réagi Véronique Levieux, échevine responsable des cimetières et des inhumations à Evere.

 

 

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