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Arrêtés d’urgence, les travaux de démolition à Hyon ont repris: Massiel se plaint de "difficultés respiratoires, saignements de nez, maux de tête…"

Massiel, résidente voisine du chantier, se plaint de divers symptômes et estime que leur réapparition concorde avec la reprise des travaux. Le constructeur explique que la poussière générée par les travaux pourrait en être la cause, pas l’amiante.

Mi-juillet, nos confrères de Sudinfo relataient l'arrêt urgent des travaux de démantèlement à l'ancienne usine Bel Fibres à Hyon. En cause, le manque de précautions pour désamianter le site. Depuis, les travaux ont repris, les ouvriers étant équipés de combinaisons intégrales de protection. Mais Massiel, 48 ans, qui habite juste à côté, raconte via le bouton orange Alertez-nous que ce chantier a encore des conséquences néfastes sur sa santé : "Irritations, saignements de nez, difficultés respiratoires…" Et cette infirmière urgentiste de déplorer "une catastrophe".

Le "mauvais travail" d’un sous-traitant de Wanti

Au mois de février, la Région wallonne a octroyé un permis à la société Delzelle pour un projet de 243 appartements à Hyon. L’étape suivante pour le promoteur consistait à "désamianter" et démolir les constructions restantes sur le site de cette ancienne friche industrielle, à l’abandon depuis 2013. Mais Pascal, qui habite juste à côté du site, s’est inquiété des méthodes utilisées par les ouvriers. Il les a filmés à l’ouvrage et sa vidéo était suffisamment révélatrice pour pousser le promoteur à prendre une mesure radicale. "J’ai demandé que Wanti mette le sous-traitant dehors sur-le-champs", nous raconte François Renard, directeur de production chez Delzelle.

Un chantier qui suscite l'inquiétude de certains riverains

 "On ne nous a même pas prévenus, regrette Massiel. C’est parce qu’on l’a lu dans le journal qu’on a su qu’il y avait eu un problème avec l’amiante". "Nous n’avons pas été contactés par ces personnes", remarque Nicolas Bughin, chargé de communication du groupe Wanti. Si ce dernier reconnaît que le travail de son sous-traitant n’était "pas correct", il tient à relativiser : "Sur la totalité des travaux de désamiantage, cela a touché 2 ou 3 % des zones. Les 97, voire 98 % du chantier se sont passés tout à fait traditionnellement et sans aucun problème". Et de préciser : "Les déchets d’amiante qui étaient au sol suite à un mauvais travail du sous-traitant ont été évacués par nos équipes de façon contrôlée, sécurisée et conforme aux règles."

Les équipes de Wanti ont repris le travail dans les zones du chantier qui ne contiennent pas d’amiante. Et la suite des opérations de désamiantage est prévue pour fin août.

On est super crevés, on a des maux de tête tous les jours, les yeux irrités, la peau irritée.

Massiel raconte que la reprise des travaux a coïncidé avec la reprise de ses symptômes : "Je commençais à respirer mieux. Maintenant, on ne sait même plus aller dans notre jardin. Après 15 minutes, je fais un malaise, je n’arrive plus à respirer, je dois rentrer".

Massiel, ayant récemment surmonté deux cancers, est particulièrement vulnérable. Elle ajoute que sa fille de 20 ans est également affectée : "On est super crevés, on a des maux de tête tous les jours, les yeux irrités, la peau irritée".

Son chien, qui souffrirait aussi de cette situation, est sous antihistaminiques. "Il se gratte tout le temps alors qu’il n’a pas de puce, ni rien. Quand les travaux se sont arrêtés, il allait bien, alors le vétérinaire nous a dit ‘y'a pas photo, c’est ça’ (le chantier, NDLR)".

Marie Michotte, chargée de communication au SPW, nous indique avoir reçu une plainte concernant ces travaux le 10 juillet via le numéro vert 1718 – SOS Environnement Nature. "Nous nous sommes rendus sur place et n’avons pas constaté d’infraction (en-tout-cas pas de flagrant délit)", indique-t-elle.

Des mesures d’air rassurantes

"Les chantiers de déconstruction génèrent toujours des nuisances malheureusement, parce qu’il peut y avoir de la poussière", souligne Nicolas Bughin. Quant aux éventuelles conséquences des erreurs commises par le sous-traitant désormais congédié, le chargé de communication de Wanti est tout à fait serein : "Quatre mesures d’air ont été faites au mois de juillet. On a reçu les quatre résultats qui sont tous négatifs. Il n’y a aucun dépassement de seuils signalés".

 

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