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L'assemblée générale du personnel d'Audi Brussels, qui s'est tenue vendredi matin à Forest National, s'est déroulée dans une ambiance électrique, sans apporter de nouvelles informations sur l'avenir de l'usine bruxelloise.
Une assemblée du personnel d'Audi Brussels a été organisée ce vendredi matin au sein de la salle de concerts Forest National. Selon Pascal Debrulle, délégué FGTB, la direction a été huée du début à la fin de la réunion, ponctuée de sifflets et de cris. "Rien de neuf n'a été annoncé. La direction nous demande de rester calmes, évoque des projets à venir et la recherche de solutions, mais rien de concret n'est sur la table", a-t-il déploré.
Même son de cloche du côté du délégué CSC Maurizio Sabatino: "C'est bien beau de parler d'alternatives, encore faudrait-il les connaître ! Tout reste flou, nous sommes dégoûtés", a-t-il fustigé, ajoutant que les travailleurs étaient "furieux et en colère" face au manque d'informations concrètes.
La direction a évoqué la possibilité d'investisseurs externes, sans donner plus de détails. La reprise de la production, initialement prévue pour le 20 août, est reportée à une date indéterminée. Les travailleurs seront à nouveau payés la semaine prochaine sans travailler.
Signe de la colère qui gronde chez les travailleurs, plusieurs pétards ont retenti avant l'ouverture des portes, puis à nouveau à l'issue de l'assemblée.
Cette assemblée s'est déroulée sous haute tension, alors que la direction d'Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l'usine bruxelloise, laissant planer la menace d'une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres en 2025.
La réunion a débuté peu après 10h. Lorsque la direction est arrivé sur scène, les employés ont hué et sifflé. "Menteurs", "vendus", peut-on entendre dans la vidéo que nous nous sommes procurés. Selon la police, environ 1000 personnes sont à l'intérieur de la salle de spectacle.
Quelques pétards ont éclaté peu avant 10h00. Des mesures de sécurité renforcées, incluant grilles et fouilles, ont été mises en place, suscitant l'indignation des employés.
Les sous-traitants, interdits d'accès à la salle, ont exprimé leur frustration. Kader, sous-traitant chez Audi depuis six ans, déplore le manque de communication depuis l'annonce de la restructuration en juillet. Ce vendredi encore, "on a l'impression d'être mis de côté", a dénoncé le travailleur. "On n'est pas des employés, on est des terroristes", a lâché un collègue, ironique et amer face au dispositif de sécurité mis en place.
Les journalistes se sont également vu refuser l'accès à la salle.
Une rencontre entre les représentants syndicaux et le ministre bruxellois de l'Emploi, Bernard Clerfayt, est prévue en marge de l'assemblée générale.
La colère gronde
Depuis l'annonce de la direction d'Audi, la colère gronde, avec une grande manifestation d'ores et déjà prévue le 16 septembre. Un conseil d'entreprise extraordinaire organisé jeudi n'a pas permis d'apaiser les esprits, les syndicats déplorant le "peu d'informations concrètes" apportées par la direction.
La décision d'organiser l'assemblée du personnel à Forest National, et non sur le site d'Audi Brussels, semble également mal passer auprès des employés. Un délégué syndical estime ainsi que "ce choix n'est qu'un prétexte pour justifier des mesures de sécurité renforcées et des fouilles à l'entrée". Les syndicats s'attendent d'ailleurs à ce que la participation du personnel soit faible.
La zone de police Bruxelles-Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles) prévoit par ailleurs "un dispositif afin de gérer les éventuels débordements et ce dans un esprit de désescalade", a indiqué une porte-parole.
En même temps que cette assemblée du personnel, une rencontre sera organisée à 09h30 entre les représentants nationaux des syndicats et le ministre bruxellois de l'Emploi, Bernard Clerfayt. L'office bruxellois de l'emploi Actiris et Bruxelles Formation seront également présents à cette réunion.