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Des milliers de personnes attendues à Bruxelles contre les violences de genre: "Une préoccupation insuffisamment priorisée, malgré l’urgence évidente"

Des milliers de personnes sont attendues à Bruxelles ce dimanche pour dénoncer les violences de genre, avec un focus sur les violences faites aux enfants. Organisée par la plateforme Mirabal, la marche réclame un plan d’action national et une solidarité accrue envers les femmes et enfants victimes.

À partir de midi ce dimanche, des milliers de personnes sont attendues sur la place Poelaert, devant le palais de Justice de Bruxelles, pour protester contre les violences de genre. Le cortège s'élancera à 14h00 pour rallier le parvis de Saint-Gilles. La manifestation est organisée par la plateforme Mirabal, qui rassemble une centaine d'organisations de la société civile, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre.

Cette année, l'accent est particulièrement mis sur les violences faites aux enfants. Parmi sa dizaine de revendications, Mirabal attire l'attention sur les violences à caractère sexuel dont les enfants sont victimes, notamment les mutilations génitales féminines ou l'inceste. Selon la plateforme, la lutte contre ces violences "demeure une préoccupation insuffisamment priorisée, tant en Belgique qu’en Europe, malgré l’urgence évidente".

"Selon l’Organisation mondiale de la santé, les violences sexuelles concernent 20 à 24 % des filles et 5 à 11 % des garçons de moins de 18 ans dans les pays occidentaux", explique Margot Foubert, chargée de missions chez Sofélia, une fédération de centres de planning familial membre de la plateforme Mirabal. L'inceste toucherait ainsi "entre deux et quatre enfants dans chaque classe de chaque école de notre pays", illustre-t-elle.

Un plan d'action national réclamé

Mirabal réclame l’élaboration d’un plan d’action national pour lutter contre ces violences sexuelles faites aux enfants. La plateforme plaide également pour une meilleure formation des professionnels impliqués dans la protection de l’enfance, afin d’éviter l’utilisation de théories controversées, telles que le Syndrome d’aliénation parentale. Ce concept, critiqué par les féministes, peut être utilisé comme argument par un conjoint violent pour revendiquer la garde des enfants devant la justice.

Une autre thématique mise en lumière ce dimanche est la solidarité internationale. Mirabal rappelle que la Convention d’Istanbul, ratifiée par la Belgique, prévoit la protection des femmes migrantes, demandeuses d’asile ou réfugiées, victimes de violences de genre, ainsi que celle des enfants. "La situation des femmes dans le monde est très inquiétante", alerte Margot Foubert. "En Afghanistan, elles n’ont même plus le droit à la parole. À Gaza, 80 % des victimes du génocide en cours sont des femmes et des enfants. Que font la Belgique et l’Union européenne pour leur venir en aide?", s’interroge-t-elle.

Plus globalement, Mirabal demande l’adoption "d’une politique intégrée et globale de prévention primaire des violences de genre". Selon la plateforme, "les violences sexistes et sexuelles nous concernent toutes et tous" et prennent place "dans tous les espaces de la vie des femmes, des minorités sexuelles et de genre, et des enfants : dans la rue, dans la famille, au travail ainsi que dans les sphères juridiques et politiques".

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