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Ce jeudi soir, le MR bruxellois a souhaité ses bons voeux à ses militants... tout en taclant la gauche face à l'impossibilité de former un gouvernement régional, plus de 6 mois après les élections.
Les chefs de file du MR ont plaidé jeudi soir, devant quelques centaines de militants réunis à Bruxelles à l'occasion de la présentation des bons voeux du parti, pour une sortie de crise en Région-capitale. Depuis le scrutin de juin dernier, celle-ci ne dispose toujours pas de gouvernement de plein exercice.
Se félicitant des acquis engrangés via le Parlement bruxellois en dépit de cette situation inédite (report de deux ans de la prochaine phase de restrictions de la LEZ, limitation du budget disponible en affaires courantes, ...), le président des libéraux bruxellois David Leisterh, chargé de mener les négociations, a concédé qu'il aurait aimé se trouver face aux militants "dans un autre costume".
"Mais à Bruxelles, il faut suffisamment de partis et pas moins de trois majorités", a-t-il dit, évoquant les majorités entre partis francophones, flamands, et ensuite, une majorité cumulée d'accord de fonctionner, conformément à la Loi spéciale de 1989 sur les institutions bruxelloises. Selon lui, une majorité a été trouvée au bout de cinq mois, côté flamand, mais "du coup, c'est le PS qui ne veut pas".
"Les écolos ne veulent pas non plus. Bruxelles brûle, mais ils regardent tous ailleurs chacun pour des raisons politiciennes. Après sept mois on ne peut plus se le permettre face aux chiffres inquiétants du chômage, au dérapage budgétaire, aux problèmes de mobilité et à l'usine Audi qui ferme", a-t-il dit.
En des termes plus durs à l'égard du PS, le président du MR Georges-Louis Bouchez a jugé que les composantes PS, Ecolo et Défi du gouvernement bruxellois en affaires courantes seraient les "comptables" du déficit budgétaire aggravé, du déclin social et d'"un autre risque majeur: celui de voir d'autres tentés de gérer Bruxelles de l'extérieur si une partie de la classe politique bruxelloise ne le fait pas de l'intérieur".
"Il faut se montrer digne de l'autonomie de la Région-capitale... Pour le MR, Bruxelles ne rime pas avec tutelle", a-t-il insisté, résumant l'échiquier francophone bruxellois actuel à deux composantes: un bloc "raisonnable" composé du MR et des Engagés croyant au progrès et à la démocratie, et un bloc de la Belgique "insoumise" composé du PTB, d'Ecolo et du PS", une gauche désireuse de "rattraper par la rue, ce qu'elle a perdu" lors du scrutin de juin.
Aux yeux du président du MR, le source du blocage actuel à Bruxelles est à rechercher au PS. Celui-ci "négocie avec la N-VA depuis dix ans, mais considère que ce sont "les deux députés N-VA" du Parlement bruxellois qui représentent le danger, et non "le déficit régional le plus élevé du pays, l'engorgement de Bruxelles en matière de mobilité, la paupérisation ou le manque de sécurité. Ce sont des prétextes parce que la tâche est immense", a-t-il jugé.