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Un homme a été tué mercredi par les forces de l'ordre dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, ce qui porte à dix le nombre de morts depuis le début des troubles dans l'archipel il y a près de deux mois, a-t-on appris auprès du parquet de Nouméa.
Les faits se sont produits à la tribu kanak Saint-Louis sur la commune du Mont-Dore, dans l'est de l'agglomération de Nouméa, a-t-on indiqué de même source.
La victime a été touchée par un tir de riposte à longue distance effectué par un gendarme du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) lors d'une opération de déblocage d'une route, a indiqué une source proche de l'enquête.
Alors que les gendarmes étaient ciblés par des tirs d'armes à feu, le GIGN, engagé en appui de cette opération, a localisé le tireur et a riposté, selon la version relayée par cette source.
D'après une deuxième source proche de l'enquête, les gendarmes étaient en opération pour aller interpeller des auteurs de tirs d'armes à feu, très réguliers dans cette tribu, et ont été pris à partie au niveau d'une église lors d'une opération de sécurisation d'un axe routier.
L'archipel du Pacifique sud est en proie à de violents troubles depuis le 13 mai, nés de la contestation d'un projet de réforme du corps électoral aux scrutins provinciaux, cruciaux en Nouvelle-Calédonie.
Ce projet de loi constitutionnelle, accusé par les indépendantistes de marginaliser le poids du peuple autochtone kanak, a été suspendu par Emmanuel Macron en juin, trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
Mais les troubles perdurent depuis dans le territoire océanien, qui a connu ces deux derniers mois les plus graves violences survenues localement depuis les années 1980. Elles ont fait à ce jour dix morts, dont deux gendarmes, et des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages...).
Un regain de tension a été constaté après un vaste coup de filet dans les milieux indépendantistes mené à partir du 19 juin.
Treize personnes, auxquelles il est reproché un rôle dans l'orchestration des émeutes sur le "Caillou", ont été mises en examen. Cinq d'entre elles demeurent incarcérées en métropole, dont Christian Tein, le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), accusée par les autorités d'avoir organisé les violences.