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Pour les élections communales, notre série "En pleine campagne" s'intéresse à différentes thématiques concrètes et quotidiennes qui vous concernent. Aujourd'hui, destination Verviers avec des questions préoccupantes : pourquoi la plupart des surfaces commerciales se vident-elles ? Comment les Verviétois se réinventent face à cette situation ?
Des commerces abandonnés au centre-ville, des volets baissés et des pancartes "à louer" partout sur le piétonnier… Bienvenue à Verviers, pire commune wallonne en termes de magasins fermés. "Verviers, c'était magnifique, une ville super chouette... Et maintenant, c'est une ville morte", se désespère une habitante.
Comment cette ville, considérée comme la plus riche de Belgique au 19e siècle, s’est-elle dégradée ?
Retour sur la rue Spintay, autrefois réputée pour être l’avenue la plus chic du Royaume. À l’époque, Verviers est une des capitales mondiales de la laine. En 1970, quatre-vingts magasins étaient encore ouverts dans cette rue. Aujourd'hui, ils ont tous fermé.
De la gloire au désespoir, la récession du secteur textile, les crises économiques successives et surtout un manque de prévisions ont appauvrit Verviers. "Nous avons eu une crise économique. Le Covid n'a rien arrangé, donc les commerces ont diminué", affirme un autre habitant.
Sur les trente dernières années, on a vraiment vu le déclin de Verviers
Aujourd’hui, plus de 40% des cellules commerciales sont vides. Pourtant, ces magasins n’ont pas totalement disparu, ils se sont simplement déplacés. À quelques kilomètres de Verviers, Heusy est devenue une terre d’accueil pour les commerçants désespérés.
Géraldine et son patron sont partis il y a trois ans, au lendemain des dernières inondations. "Sur les trente dernières années, on a vraiment vu le déclin de Verviers. Probablement que s'il n'y avait pas eu les inondations, on y serait certainement encore. C'est un concours de circonstances, mais sans regrets", raconte cette dernière.
Ceux qui restent attendent beaucoup du prochain scrutin communal. Mais depuis quelques mois, l’espoir renaît dans le centre-ville. Les loisirs et l’alimentaire seraient devenus les valeurs sûres pour investir.
Laura vient d’ouvrir sa deuxième sandwicherie et elle nous l’assure, c’est complet tous les jours : "Quand je dis que j'ai ouvert ma deuxième commerce à Verviers, les gens ouvrent souvent de grands yeux. Mais il faut croire en son projet et faire quelque chose de nouveau, il faut oser".
Je pense qu'on a atteint le creux de la vague
Après dix années de crises, Bernard le Libraire est toujours debout, convaincu que le meilleur est à venir. "Je pense qu'on a atteint le creux de la vague. Il y a du nouveau qui arrive et je pense que quelque chose de positif revient. Je crois qu'on va remonter", espère-t-il.
Aujourd’hui, 255 cellules commerciales restent encore inoccupées malgré des loyers diminués de moitié en trois ans.