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Mehdi Nemmouche déclare qu'il "n'a jamais été le geôlier" à l'ouverture de son procès à Paris

Mehdi Nemmouche, qui avait été jugé comme auteur de l'attentat du musée juif de Bruxelles, est cette fois aux assises avec quatre autres djihadistes pour avoir détenu des otages français en 2013 au sein du groupe État islamique. À l'ouverture de son procès ce lundi, il déclare n'avoir "jamais été le geôlier des otages".

Le tueur du musée juif de Bruxelles Mehdi Nemmouche, jugé à Paris pour avoir détenu pendant près d'un an quatre journalistes français pour le compte du groupe État islamique en Syrie en 2013, a déclaré à l'ouverture de son procès lundi n'avoir "jamais été le geôlier des otages".

Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux, déclare Mehdi Nemmouche

Le président Laurent Raviot commence par demander à Mehdi Nemmouche et à ses deux coaccusés de décliner leur identité. "Nemmouche Mehdi, de père inconnu, adresse officielle à Tourcoing mais ça remonte à 2006", répond-il, visiblement à l'aise, à renfort de larges mouvements de bras. "Et je vais faire une déclaration préalable", annonce-t-il sans laisser le choix à la cour. "Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux". "On verra ça plus tard", répond le président. Mehdi Nemmouche reprend une minute plus tard. "Je n'ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d'aucun autre. Et je n'ai jamais rencontré ces personnes en Syrie", dit-il, assurant n'avoir été qu'un "soldat sur le front" pour différents groupes djihadistes en Syrie, "contre le régime de Bachar al-Assad".  

"La première fois que j'ai vu Nicolas Hénin, c'était devant la cour d'assises de Bruxelles", où Mehdi Nemmouche a été condamné à la perpétuité en 2019 pour l'attentat au musée juif de Bruxelles.  

Enlevés à dix jours d'intervalle 

Les journalistes français Didier François et Edouard Elias, puis Nicolas Hénin et Pierre Torres, ont été enlevés à dix jours d'intervalle en juin 2013, dans la région d'Alep pour les premiers, celle de Raqqa pour les seconds. Ils n'ont été libérés que près d'un an plus tard, le 18 avril 2014, après des mois de supplice, entre violences physiques et psychologiques, privations de nourriture et simulacres d'exécutions.   

L'"État islamique en Irak et au Levant", né le 9 avril 2013 d'une scission avec le groupe djihadiste Jabhat al-Nosra (et devenu ensuite "État islamique"), a séquestré de nombreux humanitaires et journalistes occidentaux, souvent détenus ensemble. Plusieurs d'entre eux, dont le journaliste américain James Foley et l'humanitaire britannique David Haines, ont été exécutés, en tenue orange, dans des mises en scène macabres et filmées qui ont choqué le monde.

Un mois après le retour en France des journalistes, le 24 mai 2014, Mehdi Nemmouche a abattu froidement quatre personnes au musée juif de Bruxelles. Il fut le premier d'une longue liste de djihadistes de l'EI rentrant de Syrie pour commettre des attentats en Europe.  

Quand il a été arrêté quelques jours plus tard à Marseille, sa photo a été publiée dans la presse. Certains ex-otages l'ont immédiatement reconnu : il est "Abou Omar", l'un de leurs geôliers en Syrie. En entendant sa voix, ils en sont sûrs "à 100 %".  

Pendant l'enquête, les journalistes ont décrit un homme "bavard", "pervers", délinquant converti dans le "nettoyage ethnique religieux" comme il disait, particulièrement antisémite et admiratif de Mohamed Merah, tueur d'enfants juifs dans une école à Toulouse en 2012.  

Mehdi Nemmouche, aujourd'hui 39 ans, a été condamné en 2019 à la perpétuité en Belgique pour l'attentat au musée juif - il encourt la même peine dans ce dossier.

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