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L'Onu est inquiète de l'impact écologique "de plus en plus grave" de la numérisation. Les déchets numériques ont augmenté de 30% de 2010 à 2022, selon des estimations publiées mercredi par Onu Commerce et Développement (CNUCED) à Genève.
Il y a deux ans, ils atteignaient 10,5 millions de tonnes, selon ce rapport. La question des déchets numériques affecte de manière disproportionnée les pays en développement, estime-t-il. Seuls un quart d'entre eux ont été collectés dans les pays riches, trois fois moins encore dans les pays en développement.
"L'économie numérique porte la croissance économique mondiale, mais elle a aussi un impact environnemental", a dit à la presse la secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan. Si elle appelle à exploiter la numérisation pour un développement de tous les pays, elle appelle aussi à "une consommation et une production responsables" en ligne, "l'utilisation d'énergies renouvelables" et la prise en charge intégrale des déchets numériques.
Selon elle, l'impact écologique du numérique peut être amélioré. Il faut notamment oeuvrer contre l'épuisement des matières premières et l'augmentation de la consommation d'eau et d'énergie.
En 2020, les émissions en CO2 des nouvelles technologies étaient estimées entre 0,69 et 1,6 gigatonnes. Soit 1,5 à 3,2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce chiffre devrait augmenter, ajoute l'agence onusienne.
Les conséquences écologiques de l'intelligence artificielle (IA), "un intense consommateur d'énergie" selon Mme Grynspan, et des crypto-monnaies l'inquiètent. Les 13 grands opérateurs de centres de données ont eux plus que doublé leur consommation énergétique en quelques années. Et la consommation énergétique de toute cette activité, équivalente il y a deux ans à celle de plus de 40 millions de ménages américains, devrait doubler en 2026.