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C'est l'information de la nuit, au-delà des menaces, Donald Trump est passé à l'acte. Il a suspendu l'ensemble de l'aide militaire américaine à l'Ukraine. Cette décision doit prendre effet immédiatement et interrompre les livraisons d'armes et de munitions, y compris celles déjà commandées. Même si cette décision n'est officiellement que temporaire, c'est une mauvaise nouvelle pour l'Ukraine et l'Europe.
C'est un cauchemar qui devient réalité. Dans la soirée, Donald Trump a décidé de mettre la pression maximale sur Volodymyr Zelensky. D'après la Maison Blanche, l'aide ne reprendra pas tant que le président Zelensky n'aura pas démontré que l'Ukraine s'engageait dans des négociations de paix avec la Russie.
En clair, tant qu'il n'acceptera pas le plan négocié directement entre Trump et Poutine, soit abandonner les territoires conquis et signer le contrat sur la cession des terres rares aux Etats-Unis.
Cette annonce est d'autant plus spectaculaire qu'elle ne concerne pas de nouvelles aides, mais bien les derniers envois décidés par l'administration Biden, soit 65,9 milliards de dollars d'assistance militaire. D'après l'agence Bloomberg, tous les équipements américains à destination de l'Ukraine sont immédiatement gelés, y compris les armes actuellement en transit par voie aérienne ou maritime.
C'est très concret. Imaginez les soldats ukrainiens dans leurs tranchées sous le feu des Russes, tout d'un coup privés de munitions pour leurs canons, et même leurs mitrailleuses. Et ça pourrait être pire si jamais Donald Trump les privait des informations fournies par les satellites américains et si en plus son acolyte Elon Musk décidait de couper l'accès au réseau Starlink qui assure l'essentiel des communications de l'armée ukrainienne.
Les Européens doivent assurer
Et nous, Européens, que pouvons-nous faire, nous qui depuis 65 ans basons nos relations internationales sur la diplomatie et les justices ? On se retrouve devant un leader qui ne connaît qu'une chose, le rapport de force.
Hier, la France a débattu à l'Assemblée nationale la proposition d'Emmanuel Macron d'étendre la dissuasion nucléaire française aux autres Européens. Ce n'est pas gagné. Le Rassemblement national, la gauche mélenchoniste et les écologistes sont contre. Dans l'opposition, seuls les socialistes ont rejoint le camp présidentiel. On est loin de l'union sacrée qui prévaut à l'approche d'une guerre.
A priori, l'Europe n'a pas les moyens de suppléer l'aide américaine, mais on peut essayer. Car une chose est sûre, si nous abandonnons Kiev, on peut fermer boutique. Nous ne serons plus qu'un conglomérat de vieux pays fatigués, plus préoccupés par la taille des cages à poules que par l'avenir du monde.
Revisitons l'histoire. L'isolationnisme américain n'a rien de nouveau. Lors du premier conflit mondial, les États-Unis ne sont entrés en guerre qu'en 1917. Lors du second, en 1941, et encore parce qu'ils avaient été attaqués par les Japonais. Ça ne va pas être facile, mais il va falloir vivre sans eux. Et n'oublions jamais que quand on veut éviter la guerre au prix du déshonneur, on récolte la guerre et le déshonneur.