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Alors que Donald Trump tente de revenir à la Maison Blanche, sa difficulté à capter l'attention des électrices pourrait lui coûter cher. Refusant des invitations sur des plateformes féminines populaires, il privilégie un discours adressé aux hommes, au risque de creuser un fossé avec l'électorat féminin, essentiel pour remporter l'élection.
Alors que Donald Trump termine sa troisième campagne présidentielle, sa stratégie pour séduire les femmes reste l'un des aspects les plus scrutés de sa candidature. Son approche, largement axée sur un public masculin via des plateformes de droite, pourrait bien lui coûter cher auprès des électrices, un groupe crucial et fidèle dans les urnes.
Un refus d'élargir son audience
Lorsque Kamala Harris, vice-présidente démocrate, a été invitée sur le célèbre podcast Call Her Daddy d'Alex Cooper, elle en a profité pour dénoncer les positions de Trump sur les droits des femmes. Alex Cooper avait aussi proposé à Trump de participer, mais il a décliné l'invitation. Dans l’esprit de Cooper, l'offre était simple : "S'il souhaite une conversation profonde sur les droits des femmes dans ce pays, il est le bienvenu." Mais Trump a préféré s’adresser directement aux jeunes hommes via des émissions en ligne dominées par des animateurs conservateurs. Pour Harris, cette absence de dialogue de Trump avec les femmes montre un manque de respect : "Il ne respecte ni la liberté des femmes, ni leur intelligence pour décider de leur propre vie," a-t-elle lancé lors d'un meeting à Reno, Nevada.
Un problème de longue date
Depuis ses débuts en politique, Donald Trump peine à convaincre les électrices, notamment les femmes diplômées, qui se sont éloignées de lui dès son premier mandat. La récente décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit fédéral à l’avortement a creusé davantage l’écart. Trump, après avoir célébré cette décision, tente désormais de nuancer sa position, affirmant qu'il n'adhère pas aux lois d’interdiction totale dans certains États, mais sans succès auprès des femmes, selon les sondages. Les républicains tentent de minimiser l'importance de ce "problème féminin". "Le vote anticipé a été largement féminin. Si les hommes restent chez eux, Kamala Harris deviendra présidente, c'est aussi simple que cela," a alerté Charlie Kirk, président de Turning Point Action, une organisation conservatrice.
Un message inadapté
Face à des conseils de modérer son discours, Trump a répliqué, déclarant : "Je veux protéger les femmes de notre pays, que cela leur plaise ou non." Ces propos, qui ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, ont été repris par la campagne de Harris, accentuant encore son image d’homme déconnecté des préoccupations des femmes. En réponse aux critiques, la porte-parole de Trump, Karoline Leavitt, a défendu sa politique en affirmant : "Les femmes méritent un président qui assurera la sécurité de notre nation, éloignera les criminels de nos quartiers et construira une économie qui soutient nos familles."
Les alliées de Trump montent au créneau
Pour séduire les électrices, l'équipe de campagne de Trump a lancé une "tournée des femmes", avec des figures pro-Trump, dont l’ancienne gouverneure de l’Arkansas, Sarah Huckabee Sanders. Mais l’efficacité de cette initiative reste à prouver. La campagne de Trump a aussi tenté de capitaliser sur le soutien de Robert F. Kennedy Jr., espérant attirer des femmes sceptiques envers le gouvernement.
Un manque d’ouverture face à ses concurrentes féminines
Alors que son ancienne rivale des primaires, Nikki Haley, continue de séduire une base féminine au sein des républicains, Trump reste réticent à collaborer avec elle. Haley n’a pas manqué de rappeler que "53 % de l'électorat est féminin. Les femmes voteront et elles se soucient de la manière dont on s’adresse à elles et des sujets abordés." Le choix de Trump de rester centré sur une audience masculine pourrait bien lui coûter, alors que Harris continue de s’adresser directement aux préoccupations des électrices.