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Conflit au Proche-Orient: frappe israélienne mortelle sur Beyrouth

Une frappe israélienne sur un centre de secours du Hezbollah en plein cœur de Beyrouth a fait six morts dans la nuit de mercredi à jeudi, après une journée marquée par des combats au sol dans le sud du Liban où huit soldats israéliens ont péri. Deux Belges ont été blessés sur place.  

Une frappe israélienne sur un centre de secours du Hezbollah en plein cœur de Beyrouth a fait six morts dans la nuit de mercredi à jeudi. Deux Belges ont été blessés dans une altercation avec des locaux, selon le cabinet des Affaires étrangères. Il s'agit du journaliste de guerre Robin Ramaekers et du caméraman Stijn De Smet du média flamand VTM. Ils sont désormais en sécurité, rapporte DPG Media. Le journaliste a des fractures au visage et le cameraman est blessé à la jambe. 

Mardi soir, dans notre RTL info 19h, le journaliste flamand avait témoigné de la situation très tendue sur place. Avec son caméraman, il s'était rendu sur le lieu de l'attaque du chef du Hezbollah libanais, dans la banlieue sud de Beyrouth. Il était le premier journaliste à s'être rendu sur place. 

Biden contre des frappes sur des installations nucléaires iraniennes

Face à un risque de conflit généralisé dans la région après les frappes iraniennes de mardi sur Israël, le président américain Joe Biden s'est dit mercredi opposé à l'idée de frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes. Israël a poursuivi dans la nuit son offensive au Liban, avec 17 raids sur Beyrouth et sa banlieue sud, selon l'agence officielle libanaise NNA.

Pour la deuxième fois, une frappe a touché le cœur même de la capitale, atteignant le "centre de protection civile" du Hezbollah dans le quartier de Bachoura, selon une source proche du mouvement pro-iranien. Le bilan s'établit à six morts et sept blessés, a précisé le ministère de la Santé.

Des journalistes à Beyrouth ont entendu une explosion et rapporté que des immeubles avaient tremblé, avant que des ambulances ne se dirigent vers le lieu visé. L'armée israélienne a par ailleurs émis dans la nuit un nouvel ordre d'évacuation concernant les secteurs chiites de Haret Hreik, Bourj al-Barajneh et Hadath Gharb, dans le sud de la capitale.

Frappe sur Damas

Les forces israéliennes, dont les bombardements contre des bastions du Hezbollah au Liban ont fait des centaines de morts depuis une semaine, ont par ailleurs tué mercredi à Damas trois personnes dont le gendre du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, lui-même assassiné par Israël le 27 septembre dans la banlieue de Beyrouth, a indiqué une ONG.

"Hassan Jaafar al-Qasir, gendre de Hassan Nasrallah, fait partie des deux victimes libanaises du raid israélien qui a visé un appartement d'un immeuble résidentiel dans le quartier de Mazzé à Damas", a indique l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Une source proche du Hezbollah a confirmé cette information et précisé que Hassan Jaafar al-Qasir était le frère de Jaafar al-Qasir, responsable du transfert d'armes de l'Iran vers le Liban, qu'Israël a annoncé avoir tué mardi dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.

L'Iran avait lancé mardi sa deuxième attaque directe contre Israël, suivie de menaces de représailles croisées entre les deux pays. "L'Iran a commis une grave erreur (...) et en paiera le prix", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a de son côté promis "une réponse plus forte" en cas de représailles, tout en assurant que son pays ne "cherchait pas la guerre".

L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah de l'autre, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque sans précédent menée par le Hamas palestinien, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fustigé mercredi "le cycle écoeurant" de violences dans une région au bord du "précipice", devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. Le patron de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a averti sur X que les hôpitaux libanais étaient "débordés de patients blessés".

"Le système de santé a été affaibli par les crises successives et il peine à faire face aux immenses besoins", a-t-il ajouté. Selon le Centre de crise libanais, plus de 1.928 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023.

Israël a intensifié depuis mi-septembre ses opérations militaires sur le front nord, afin d'affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants des régions frontalières avec le Liban déplacés par les tirs de roquettes du mouvement libanais, incessants depuis un an.

"Ville fantôme"

L'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats, tués depuis le début lundi de ses opérations terrestres, qu'elle qualifie de "limitées", dans le sud du Liban. L'armée israélienne a appelé à l'évacuation "immédiate" de villages dans le sud du Liban tandis que de nouvelles frappes aériennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, désertée par ses habitants.

Trois nouvelles frappes ont touché ces quartiers mercredi soir, selon des témoins. "Le quartier est devenu une ville fantôme", a témoigné Mohammad Cheaïto, un chauffeur de 31 ans qui a décidé de rester mais a demandé à ses parents, sa sœur et ses neveux, qui avaient fui le sud du Liban pour se réfugier chez lui, de partir pour un endroit plus sûr.

Des images diffusées par l'armée israélienne montrent des soldats sur le sol libanais, se déplaçant à pied dans des villages et des zones montagneuses. L'armée a annoncé avoir déployé une seconde division pour appuyer les troupes déjà sur place.

Au Liban, plus de 1.000 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements aériens massifs, le 23 septembre, qui ont visé principalement le sud et l'est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Le gouvernement a évalué mercredi à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées par les bombardements.

Le "cœur" d'Israël visé

Parallèlement, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l'attaque massive lancée mardi par l'Iran pour venger la mort de Hassan Nasrallah et celle du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans un attentat à Téhéran, imputé à Israël par l'Iran et le Hamas.

Environ 200 missiles ont été tirés par Téhéran, dont un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué l'armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres. Cette attaque, la deuxième depuis avril, a fait deux blessés en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.

"Cela ne va pas bien se terminer", la "retenue n'est pas le point fort" de M. Netanyahu, a commenté l'analyste politique Jordan Barkin. A Téhéran, Mansour Firouzabadi, un infirmier de 45 ans, s'est dit "vraiment inquiet", espérant "que les Etats-Unis cesseront de soutenir Israël et qu'Israël ne ripostera pas".

La branche armée du Hamas a par ailleurs revendiqué mercredi un attentat commis la veille à Tel-Aviv, dans lequel sept personnes ont été tuées à l'arme automatique et à l'arme blanche. Parallèlement, l'armée israélienne a annoncé mercredi avoir attaqué deux écoles dans le nord de la bande de Gaza, et une troisième dans le centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement.

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