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Un "fuseau" choisi pour le projet controversé de ligne très haute tension vers Fos-sur-Mer

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Nicolas TUCAT

Le préfet coordonnateur du projet controversé de ligne à très haute tension vers la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-mer, près de Marseille, a validé vendredi un premier projet de tracé, assorti de demandes d'études et concertations supplémentaires.

Cette ligne de 400.000 volts, sur environ 65 km entre Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône voisines, doit permettre selon l'opérateur du réseau RTE de faire face à un doublement attendu de la demande de puissance électrique, notamment pour décarboner le site de Fos, un des deux plus polluants de France, et y accueillir de nouveaux projets industriels dit "verts".

Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christophe Mirmand, a annoncé à l'issue d'une troisième "réunion de concertation" avoir validé un "fuseau de moindre impact" pour le passage de la ligne, qui contourne les villes de Beaucaire (Gard) et Arles (Bouches-du-Rhône) par l'Ouest et traverse notamment une partie de la réserve naturelle du parc de Camargue.

Ce choix est "assorti de quatre demandes" a poursuivi le préfet: l’organisation d'un "débat global sur l'impact de l'ensemble des projets" sous l'égide de la Commission nationale du débat public, qu'il s'est engagé a saisir rapidement; la réalisation d'une "étude indépendante et contradictoire" sur le choix de RTE d'un trajet aérien plutôt que d'un enfouissement, jugé techniquement trop incertain et très coûteux; une expertise sur l'évaluation des besoins futurs en électricité; et une concertation spécifique avec le secteur agricole.

Ce choix de fuseau, qui devra désormais être affiné pour aboutir au tracé définitif, "est une phase importante mais qui ouvre de nouvelles concertations", a-t-il insisté, soulignant que les conditions posées devront être remplies avant le lancement d'une demande de déclaration d'utilité publique.

Le projet, soutenu par les milieux économiques, a soulevé des réticences dans la société civile, avec des collectifs d'opposants aussi bien dans le monde agricole, écologiste ou culturel, lançant des pétitions ou organisant des manifestations, et chez les élus locaux.

Patrick de Carolis, maire divers droite d'Arles, s'est réjoui vendredi de cette annonce de concertation. Les élus locaux sont "favorables à la décarbonation de l'industrie française, au fait que Fos puisse se développer, au fait que notre territoire puisse se développer, mais pas au détriment d'une partie de ce territoire et sans concertation comme cela a été le cas", a-t-il insisté. Il a ainsi qualifié le "fuseau" retenu de "noeud coulant qui va se resserrer sur nos territoires".

Isabelle Gex, membre du collectif "Stop THT 13/30" a de son côté dénoncé "un passage en force" et une "mascarade" de concertation autour d'un "projet qui est archaïque et ne tient pas la route".

Laurent Israelian, secrétaire départemental de la FNSEA, principal syndicat agricole, a lui aussi dénoncé un projet "qui impacte directement la Camargue". "Nous agriculteurs, sommes très restreints sur nos activités dans le parc (naturel) mais RTE pourrait débarquer et faire ce qu'ils veulent," s'est-il insurgé.

Christophe Berassen, directeur "développement et ingénierie Méditerranée" de RTE, a de son côté assuré que l'opérateur travaillerait à "trouver un équilibre avec les acteurs du territoire", avec une attention particulière aux impacts environnementaux et aux compensations, écologiques ou financières.

Le calendrier prévu est toujours un début des travaux en 2027 après les validations administratives, avec "l'objectif de pouvoir répondre aux besoins des industriels d'ici la fin de la décennie", a insisté M. Mirmand.

Les opposants ont déjà fait part de leur intention d'attaquer en justice toute décision validant le projet.

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