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"J’ai été sacrifiée sur l’autel du vice": le procès hors norme d’une femme face à 51 violeurs

À 71 ans, Gisèle Pélicot est devenue un symbole dans la lutte contre les violences sexuelles. Le procès de ses violeurs, qui s’est ouvert le 4 septembre 2024 à la cour criminelle du Vaucluse, est marqué par sa volonté de briser le silence et de changer la perception des violences conjugales et sexuelles.

Pendant dix ans, Gisèle Pélicot a été droguée et violée à son insu par des dizaines d’hommes, sous l’orchestration de son propre mari, Dominique Pélicot. Face à l’ampleur des abus, elle a refusé que le procès se tienne à huis clos, une démarche rare dans ce type d’affaire.

"Elle a insisté pour que ce procès soit ouvert au public, parce qu'elle voulait que toutes les victimes de soumission chimique puissent s'identifier à elle", explique Juliette Camion, journaliste à France Info. Son combat est porté par cette phrase : "La honte doit changer de camp."

Les vidéos, des milliers d’heures d’enregistrements montrant les agressions, ont été visionnées en audience publique. Une épreuve qu’elle a choisie de surmonter pour rendre visible l’horreur qu’elle a subie.

Une victime face à 51 accusés

Parmi les 70 hommes identifiés sur les enregistrements conservés par Dominique Pélicot, seuls 51 comparaissent aujourd’hui. "Il y en a quand même 22 qui n’ont pas pu être identifiés", précise Bartolomé Simon, journaliste au Point. Tous nient avoir commis un viol, arguant parfois qu’ils ignoraient que Gisèle était inconsciente.

Michel Mary, chroniqueur judiciaire, souligne l’ampleur du scandale : "Ce qui est terrible dans cette histoire, c’est qu’on a identifié 50 suspects, mais dans les dossiers de l’ordinateur de Dominique Pélicot, il y en avait 70."

Ces hommes, parfois anonymes, ont participé à des actes orchestrés par le mari de la victime, qui agissait avec une perversion méthodique.

Dominique Pélicot : un mari manipulateur et sadique

Mariée à Dominique Pélicot pendant 50 ans, Gisèle décrit un homme au visage double. Derrière une façade irréprochable, il agissait avec vice, droguant sa femme pour la soumettre à ses propres abus et à ceux d’inconnus.

"C’est un homme qui a non seulement endormi sa femme pour la violer, mais aussi pour la faire violer", résume Michel Mary. Jonathan Sollier, journaliste à La Provence, ajoute : "C’est cet homme qui a pu organiser ces scènes de viol, faire venir ces hommes et les convaincre."

Dominique Pélicot aurait utilisé des stratagèmes démoniaques pour garantir son impunité, construisant un réseau d’abuseurs sans éveiller de soupçons.

Une figure emblématique dans la lutte contre les violences sexuelles

Depuis le début de l’affaire, Gisèle Pélicot a choisi de médiatiser son visage et son histoire, un acte d’une rare bravoure. Son parcours illustre la difficulté pour les victimes de violences sexuelles et conjugales d’obtenir justice.

"J’ai été sacrifiée sur l’autel du vice", confie-t-elle, mettant en lumière l’ampleur du traumatisme qu’elle a subi. Aujourd’hui, elle est devenue une icône pour de nombreuses victimes, un symbole de résilience et de lutte contre l’injustice.

Retrouvez "Viols de Mazan : au coeur du procès de l'horreur" ce mardi à 20h25 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play

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