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Les prix des parkings de la SNCB sont-ils trop élevés ? Ludivine estime que oui et pense même que cela peut dissuader les usagers de prendre le train. La SNCB se justifie.
Deux fois par semaine, Ludivine se rend à la gare d'Ans pour y prendre le train et se rendre à Bruxelles pour son travail. Si jusqu'ici, elle payait 4,26 euros par jour, le prix a récemment doublé. Désormais, elle doit payer 8,52 euros. "J'ai été assez étonnée de constater, en voulant réserver mon parking en ligne comme d'habitude, que la SNCB avait augmenté son tarif. C'est tout bonnement le double."
"En quoi cette augmentation me motive encore aujourd'hui à utiliser les transports en commun ? En quoi est-ce qu'elle pousse pour une mobilité verte ?", s'interroge-t-elle. "Qu'est-ce que je dois faire ? Je me sens contrainte et forcée par la SNCB d'opter pour un abonnement annuel tout ça pour y aller deux fois par semaine. Et encore, pas toutes les semaines."
Hors de question de payer
Le calcul est rapide pour la navetteuse "quand on additionne le prix d'un billet et le prix du parking, ce n'est pas ce qui coûte le moins cher quand on le compare avec la voiture". "Il est hors de question pour moi de payer ce montant-là pour garer ma voiture et aller travailler", ajoute-t-elle.
Si le prix du ticket de parking de Ludivine a doublé, c'est parce qu'elle bénéficiait en réalité, comme d'autres usagers de la SNCB, d'une "offre très spécifique", rapporte Tom Guillaume, le porte-parole de la SNCB. "Pour les tickets de parking disponibles via l'application, quand ce service a été mis en service, nous avons mis en place une offre de lancement qui offrait une réduction de 50 % sur le montant de ce billet journalier. L'offre de lancement est arrivée à son terme et c'est désormais le prix normal qu'il faut payer."
Pas tous logés à la même enseigne
"Ce n'est pas logique. On invite les gens à utiliser la mobilité douce en leur faisant payer l'accès à la gare", déplore Géry Baele, le porte-parole de navetteur.be.
D'autant que le prix de la journée de parking peut être encore bien plus élevé que celui de Ludivine. Cela dépend de la concurrence ou du prix d'achat d'un terrain, notamment. À titre d'exemple, vous paierez 15,84 euros à Liège-Guillemins pour vous garer, mais 8,88 euros à Soignies. "Finalement, c'est au petit bonheur la chance", résume Géry Baele. "La chance d'habiter dans un endroit où le parking est gratuit, alors tant mieux, mais s'il est payant, il faut espérer que ce ne soit pas trop cher."
"Il existe des formules de stationnement avec des tarifs différents selon que l'on soit abonné ou non à la SNCB", rétorque Tom Guillaume. "À côté de ça, il y a des offres pour les personnes qui utilisent les parkings de la SNCB de façon ponctuelle, c'est le cas de ce ticket journalier qui est, par exemple, disponible sur l'application."
Vers un changement radical ?
La SNCB ambitionne de doubler ses places de parking : de 41.000 places en 2021 à 80.000 d'ici 2032. L'objectif est d'attirer de nouveaux voyageurs et de les fidéliser. Le porte-parole de l'entreprise nationale rappelle que les tarifs sont différents que l'on ait un abonnement ou que l'on prenne des tickets de manière occasionnelle.
Autre (possible) évolution à venir : la gestion des 61 parkings payants de la SNCB pourrait être confiée à une société privée. Avec une augmentation des prix à la clé ?