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Le président Macron a accepté la démission du gouvernement qui assure désormais les affaires courantes. Mais jusqu'à quand ? Impossible de le dire, d'autant que la gauche est arrivée en tête des élections législatives et est pour l'instant incapable de proposer un Premier ministre.
Ce pourrait être l'intitulé d'une dissertation en sciences politiques. Une alliance électorale débouche-t-elle automatiquement sur une coalition gouvernementale ? Réponse, non. Et la gauche française est en train de le démontrer. Les quatre partis qui forment le Nouveau Front populaire, Insoumis, Socialistes, Communistes et Verts, avaient surpris tout le monde par leur rapidité à constituer une alliance après le premier tour des législatives.
Ils en ont recueilli immédiatement les fruits puisque le 7 juillet, déjouant tous les sondages, l'Union de la gauche est arrivée en tête du second tour. Sans obtenir une majorité absolue, mais première force politique de la future Assemblée nationale.
En toute logique, ces leaders en ont déduit qu'Emmanuel Macron devrait proposer le poste de Premier ministre à une personnalité de gauche. Scénario: le Président désigne un Premier ministre putatif qui cherche à constituer un gouvernement. Et s'il y arrive, il se présente devant le Parlement, obtient l'investiture et le tour est joué.
Sauf que ça ne s'est pas passé comme ça. Les quatre partis de gauche, qui ont déclaré très vite qu'ils allaient proposer un nom, se sont montrés incapables de se mettre d'accord. A chaque proposition, l'un des partis a opposé son veto. Et le bateau de la gauche se retrouve en cale sèche à la veille de la rentrée parlementaire qui va désigner demain le nouveau Président ou la nouvelle Présidente de l'Assemblée nationale.
Et même pour ce poste, ils n'ont pas de candidat commun. Ils vont probablement y aller chacun sous leur bannière, offrant la victoire à une possible alliance circonstancielle entre le parti d'Emmanuel Macron et la droite modérée.
On peut imaginer facilement la déception de leurs électeurs qui s'étaient réunis en masse le 7 juillet au soir, place de la République, pour célébrer leur victoire.
Alors pourquoi ce fiasco ? Tout simplement parce qu'il y a un non-dit. Le vrai chef de la gauche, c'est Jean-Luc Mélenchon. C'est lui qui devrait être proposé.
Mais sa personnalité est tellement clivante que même au sein de son propre parti, des dissidents s'y sont opposés. Très bien. Sauf que lui a les moyens de carboniser tous les autres. Il s'en réjouirait. Attendant la véritable échéance, la présidentielle de 2027. On verra. Mais il devrait savoir que l'histoire repasse rarement les plats.