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Dans sa chronique quotidienne, Christophe Giltay revient sur la lettre qu'Emmanuel Macron a adressée aux Français et les répercussions qu'elle pourrait avoir.
En résumé, dans sa lettre, le président français Emmanuel Macron tire un constat : personne n'a gagné l'élection. "Il a conclu que seules les forces républicaines représentent une majorité absolue et ajoute que la nature de ce scrutin les oblige à bâtir un large rassemblement", note Christophe Giltay.
La cohabitation sera obligatoire pour former un gouvernement, chose à laquelle les Français ne sont pas du tout habitués. La président appelle donc à s'inspirer de pays comme la Belgique. "Notre pays doit pouvoir faire vivre, comme le font tant de voisins européens, cet esprit de coalition et de dépassement que j'ai toujours appelé de mes vœux", a plaidé le chef de l'État français.
"Un schéma qui a du mal à passer dans la France d'aujourd'hui et surtout chez Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel. En fait, le président a coupé l'herbe sous le pied au Nouveau Front populaire qui, depuis lundi, a annoncé qu'il proposerait le nom d'un premier ministre. Sauf qu'ils n'ont pas réussi à s'entendre et que Macron a tiré le premier. D'abord en disant qu'il n'allait pas nommer de Premier ministre tout de suite. Ensuite, en excluant clairement du pouvoir les partis qu'il ne considère pas comme faisant partie de l'arc républicain, comprenez le Rassemblement National et les Insoumis de Mélenchon", analyse Christophe Giltay.
"C'est assez clair, il demande une entente entre son propre parti, le nouveau groupe de la droite républicaine et éventuellement des représentants de la gauche modérée comme par exemple des socialistes réunis autour du jeune député François Ruffin. Pour l'instant, à part l'ancien premier ministre Édouard Philippe, cette idée ne rencontre pas un grand succès", ajoute le journaliste.
Un autre soutient s'est prononcé : "Le nouveau patron des Républicains, Laurent Wauquiez, a évoqué un soutien sans participation. C'est-à-dire empêcher la chute du gouvernement, soutenir les projets qui lui plaisent, sans pour autant occuper les ministères. Ça s'est déjà vu par le passé, notamment sous le gouvernement Fabius, entre les socialistes et les communistes. C'est le cauchemar même pour la gauche non-mélenchoniste qui rejette l'arc républicain. Mais elle oublie que seul le président nomme le premier ministre, et qu'il choisit qui il veut. Alors l'envie du pouvoir sera-t-elle la plus forte ? Comme dit le proverbe, il ne faut jamais dire : 'Fontaine, je ne boirai pas de ton eau'."