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L'homme, qui a attaqué au couteau un policier jeudi soir à Paris près des Champs-Élysées, avant d'être tué par balle par un autre agent, est soupçonné d'avoir tué un adolescent à Courbevoie (Hauts-de-Seine) une heure auparavant.
Le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP, a confirmé "l'existence du lien entre l'auteur présumé de l'homicide volontaire survenu à Courbevoie vers 18H15 et le suspect décédé à la suite de l'attaque d'un policier survenue hier à Paris".
Selon des sources policières, le suspect aurait porté deux coups de couteau mortels à un adolescent de 16 ans dans un appartement de Courbevoie avant de prendre la fuite sur un deux-roues.
Il aurait déjà été aperçu sur le lieu de l'homicide, ont indiqué ses parents, contactés par les policiers via un témoin, précisant que leur fils squattait le logement.
Selon la famille, il présentait par ailleurs des troubles psychiques et avait déjà fugué du domicile familial dans le Loiret et de l'hôpital psychiatrique.
Les parents ont fourni à la police judiciaire des Hauts-de-Seine, chargée de l'enquête, l'identité ainsi qu'une photo de leur fils. Il est âgé de 27 ans, de nationalité sénégalaise, en situation régulière et connu des services de police, selon une source policière.
C'est grâce à ces éléments notamment qu'un rapprochement a pu être fait dès jeudi soir avec l'attaque au couteau sur un policier, une heure plus tard, près des Champs-Élysées.
- "Sang-froid" -
L'homme se trouvait vers 19H15 près d'une boutique Louis-Vuitton d'où il a été refoulé par des agents de sécurité, qui ont ensuite demandé l'intervention de la police.
Lors de son interpellation, il a porté un coup de couteau "à la nuque, près des cervicales", selon le préfet de police Laurent Nunez, à l'un des policiers, blessé gravement mais dont les jours ne sont pas en danger.
Touché grièvement par balle par un autre agent, l'homme a succombé à ses blessures dans la soirée.
Une enquête pour "tentative de meurtre sur fonctionnaire de police" a été ouverte, confiée au premier district de police judiciaire, a indiqué le parquet.
Comme il est d'usage après un tir policier mortel, une deuxième enquête a été ouverte du chef de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a-t-on appris de même source.
"Au vu des faits qui me sont rapportés, l'usage de l'arme administrative est tout à fait proportionné", a affirmé dès jeudi soir le préfet de police.
Le fonctionnaire qui a mortellement tiré sur l'agresseur a été entendu jeudi soir en audition libre, selon le parquet de Paris. "Il a fait preuve d'un sang-froid exceptionnel et de remarquables qualités professionnelles pour un très jeune policier", a considéré son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sans donner davantage de détails.
Cette agression n'a "pas de motivation terroriste à ce stade, ni de lien avec les Jeux olympiques" qui s'ouvrent dans une semaine dans un climat sécuritaire tendu, avait assuré jeudi soir M. Nunez.
La capitale a été le théâtre cette semaine de plusieurs faits divers, faisant craindre des actes terroristes mais relevant tous, selon les premiers éléments d'enquêtes, de cas psychiatriques.
Lundi, c'est un soldat de l'opération Sentinelle qui avait été blessé à l'arme blanche à la gare de l'Est par un homme, déjà connu pour un meurtre en 2018, qui a été interné en psychiatrie après l'agression.
Mercredi, une personne a été tuée et six autres blessées par une voiture qui a foncé sur une terrasse de bar dans le XXe arrondissement. Là aussi, le conducteur, qui pourrait selon le parquet avoir agi de manière "intentionnelle", a été admis jeudi en psychiatrie.