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La France au bord d'une nouvelle crise des Gilets jaune? Les Français en colère face à une nouvelle directive

La France pourrait connaître une nouvelle crise des gilets jaunes à cause des "Z.F.E", les zones dites à faible émission dans les grandes villes. Elles interdisent la circulation des véhicules anciens sous peine d'amende. Or, plus de 25 % des Français sont concernés. Manifestations, propositions de loi pour l’abroger, recours devant la justice : la colère s’amplifie, car cette mesure concerne le plus souvent des conducteurs aux revenus modestes qui n'ont pas les moyens d'acheter une voiture neuve.

Depuis le premier janvier 2025, de nombreux véhicules anciens ne peuvent plus circuler entre 8h et 20h, dans 25 agglomérations françaises, dont Paris, Lyon, Lille ou Strasbourg. Sous peine d’une amende allant de 45 à 450 euros. En 2026, elles seront 42, soit la plupart des grandes villes. Cette mesure concerne les voitures immatriculées en France, mais aussi à l’étranger…Donc, les Belges.

Comment se procurer la vignette ? 

Si vous faites partie des frontaliers qui font leurs courses dans l'une des communes de la métropole lilloise, vous êtes concernés. Vous devez vous procurer une vignette "crti'air" sur le site du gouvernement français. C'est facile et pas très cher, elle coûte 3 euros 11 centimes. Seulement, il y a six types de vignettes classées de 1 à 6 selon l’âge et la pollution du véhicule.

L'interdiction frappe dès la vignette "crit'air 3", soit, les voitures Diesel immatriculées avant 2011, les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les deux-roues, tricycles et quadricycles à moteur immatriculés avant 2007. Or, cette mesure passe très mal en France, où le parc automobile est vieillissant : il y a beaucoup moins de voitures de société dans l'Hexagone qu'en Belgique. Seuls les cadres supérieurs, ou certaines professions comme les représentants, en disposent. Résultat, la colère monte comme lors du mouvement des Gilets jaunes en octobre 2018, qui avait déjà l’automobile comme déclencheur, car le gouvernement avait décidé d’augmenter massivement le prix du Diesel.

La France des périphéries en colère

C'est là qu’on avait découvert le fossé entre la France des métropoles et celle des périphéries. Ces millions de Français vivant loin des centres-villes et qui ont impérativement besoin de leurs voitures pour vivre. L'occupation des ronds-points, qui parsèment les routes départementales, était d’ailleurs tout à fait symbolique. Avec les "crit'air ", c'est pareil. Cette politique est ressentie comme discriminatoire, inventée par des "bourgeois bobos" en forme et à vélo, contre les banlieusards, les personnes âgées, mais aussi les artisans ou les livreurs.

Selon une enquête de la Ligue de défense des conducteurs, elle pourrait aboutir à la suppression d’ un demi-million d’emplois.

C'est d’autant plus absurde qu’un gros SUV, mais tout neuf, pourra circuler en ville, tout en émettant des gaz toxiques, mais pas une modeste citadine bien entretenue, peu polluante, mais trop vielle.

À l'origine, c'est une décision européenne, visant à améliorer la qualité de l'air, mais elle est appliquée différemment dans chaque pays. Ainsi, en Belgique, seule la région de Bruxelles, Gand et Anvers imposent une mesure comparable. En Wallonie, personne.

En France, de nombreuses communes font déjà marche arrière et trente-cinq députés ont déposé une proposition de loi pour demander un moratoire de 5 ans… Pour l’anecdote, l’une de figures de l’opposition aux "crit'air" à la tête des manifestations n’est autre que le chanteur Daniel Guichard ! Il a dû penser à son vieux…

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