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France: l'immigration est au cœur des préoccupations du gouvernement, une décision a été prise pour Mayotte

L'immigration sera au cœur des préoccupations du nouveau gouvernement français et il va prendre rapidement une décision concernant l'île de Mayotte située entre Madagascar et le Mozambique. Le ministre français de l'intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé ordonner au préfet de cette île d'organiser des vols groupés pour reconduire les ressortissants de République démocratique du Congo dans leur pays.

L'archipel de Mayotte est un département français situé à 300 kilomètres à l'ouest de Madagascar. Sa superficie est de 376 km². Elle compte 320.000 habitants dont la moitié de clandestins. Bien que 77% des Mahorais vivent sous le seuil de pauvreté, Mayotte attire les migrants comme un aimant.

Car à l'image de l'île de La Réunion, de la Martinique ou encore des Canaries, c'est une région ultrapériphérique de l'Europe. Atteindre Mayotte, c'est entrer en Europe. L'histoire de Mayotte est un peu particulière. Les habitants sont majoritairement d'origine africaine, pour la plupart musulmans, ils parlent une langue apparentée au Swahili, même si les enfants sont scolarisés en français.

Jusqu'en 1974, Mayotte faisait partie de la colonie française des Comores. Lors du référendum d'indépendance, contrairement aux trois autres îles des Comores, Mayotte a décidé de rester française. La république a hésité, car la règle internationale est de ne pas modifier les frontières de la colonisation en cas d'indépendance.

On a connu ça au Congo avec le Katanga dont la sécession a échoué. Après un second référendum en 1976, la France a finalement accepté de garder Mayotte qui est devenue département en l'an 2000. Les tentatives d'immigration sont alors devenues massives. D'abord depuis les Comores voisines, d'où les clandestins arrivent à bord de bateaux traditionnels, les Kwasa Kwasa.

Et désormais, les Africains des Grands Lacs se sont précipités dans la brèche pour fuir notamment la guerre dans l'est de la RDC. Sur place, ils vivent dans des conditions misérables. Jusqu'au mois d'août, 700 Congolais avaient investi le stade de Cavani dans la ville de Mamoudzou, la capitale.

Face à l'hostilité de la population, il y a de nombreux actes de violence la police a alors procédé à des évacuations. En février, 300 d'entre eux, qui ont obtenu le statut de réfugié, ont été transférés en métropole.

Et en août, le stade était complètement évacué. Certains migrants ont été accueillis dans des centres prévus pour eux, mais beaucoup se sont retrouvés à la rue. Et chaque mois, des centaines de nouveaux arrivants viennent gonfler des bidonvilles improvisés.

D'où cette décision radicale du ministre français de les renvoyer en République démocratique du Congo. Un gage donné aux électeurs mahorais, mais aussi au Rassemblement National, qui a fait de l'immigration clandestine un de ses chevaux de bataille.

Trois avions seraient prévus durant le mois d'octobre. Contrairement à d'autres pays, la République démocratique du Congo serait d'accord pour reprendre ses ressortissants. Et c'est ainsi que se jouent les frontières de l'Europe, y compris aux confins de nos anciens empires.

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