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Menaces, coups de feu, interrogatoire: récit du calvaire vécu par les deux Belges blessés à Beyrouth

Nous vous en parlions hier matin, deux Belges – un journaliste et un caméraman de la chaîne flamande VTM – ont été blessés à Beyrouth, au Liban. Menaces, torture, interrogatoire… Nos confrères de HLN ont pu recueillir le témoignage de Robin Ramaekers, le journaliste. Récit d'une épreuve qui a duré plus de 20 heures.

Les attaques succèdent aux attaques à Beyrouth et le travail de la presse sur place n'est pas simple. Ce jeudi, c'est une équipe de la chaîne flamande VTM qui en a fait les frais.

Il est passé minuit quand Israël bombarde à 500 mètres de l'hôtel des journalistes. Cela se passe dans un quartier normalement sûr de Beyrouth où se trouve le Parlement libanais, mais aussi l'ambassade de Belgique.

Robin Ramaekers (49 ans) et Stijn De Smet (37 ans) se rendent sur place avec un fixeur, un local qui connaît la ville et les assiste. Très vite, la situation devient hostile. Même s'ils portent un gilet pare-balles avec l'inscription "PRESSE", ils sont pris pour des espions israéliens. Ils reçoivent des coups par une trentaine d'hommes.

L'un d'eux sort une arme, demande au caméraman de donner son matériel, il refuse. Robin constate qu'on lui a pris son sac à dos avec son argent, son passeport…

Stijn de Smet, le caméraman, se retrouve alors avec l'arme sur la tempe. Cette fois, comme on lui a appris au cours de ses formations, il donne sa caméra. On lui tire tout de même deux balles dans le corps. Il est allongé sur le sol.

Pendant ce temps, Robin et son fixeur sont emmenés dans la cave d'une maison. C'est la dernière fois qu'il verra son collègue avant un moment. Ils subissent une sorte d'interrogatoire qui dure près de trois heures avant d'être enfin placés, les yeux bandés, sur une chaise dans la rue et jetés à une centaine de mètres de leur hôtel.

Appel à la rédaction

À 4h20 du matin, la rédactrice en chef de VTM reçoit l'appel de Robin en état de choc. L'ambassadeur de Belgique l'emmène avec son fixeur à l'hôpital. Son visage est rempli de fractures, l'orbite de son œil et son nez sont gravement mutilés.

Ils voient alors, sur un média libanais, une photo de Stijn allongé sur le sol avec un masque à oxygène. Trois personnes de la rédaction de VTM commencent dès lors à appeler tous les hôpitaux de Beyrouth pour retrouver le caméraman. Il est alors 5 heures du matin sur place.

Ce n'est qu'une heure plus tard que le soulagement arrive, Stijn est retrouvé. Il a reçu une balle dans la jambe qui n'a touché ni ses os, ni ses tendons. L'autre balle a touché son téléphone portable. Miracle, c'est ce qui a permis d'éviter que ses organes vitaux soient touchés.

Après 22 heures de séparation, les deux collègues ont pu se revoir hier soir. Ils devraient être rapatriés en Belgique ce week-end où leurs soins seront prolongés.

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