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Le parquet financier a requis sept ans de prison et 300.000 euros d'amende à l'encontre de Nicolas Sarkozy, jeudi lors du procès des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007 de l'ancien président français.
Le parquet financier a requis jeudi à l'encontre de Nicolas Sarkozy une peine de sept ans de prison et de 300.000 euros d'amende, ainsi que cinq ans d'inéligibilité, des réquisitions que l'ancien président de la République a accueilli le visage pétrifié. "C'est un moment historique parce que la République peut pleurer (...) mais elle peut aussi compter sur une justice indépendante", déclare Me Vincent Brengarth, avocat de l’association Sherpa dans le cadre du procès Sarkozy-Kadhafi.
Les trois procureurs financiers ont déjà demandé au tribunal mardi et mercredi de reconnaître l'ancien chef de l'Etat coupable de tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier: corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.
Le parquet financier a demandé cette peine d'emprisonnement à l'encontre de Nicolas Sarkozy, "compte tenu de la gravité des faits". L'ex-président français "a contesté les faits et ne semble pas prendre la mesure de la gravité des atteintes", a estimé l'accusation. Nicolas Sarkozy a par ailleurs dénoncé "l'outrance de la peine réclamée".
Le parquet national financier a en outre requis des peines de six ans de prison et 100.000 euros d'amende contre Claude Guéant, de trois ans de prison et de 150.000 euros d'amende contre Brice Hortefeux et d'un an de prison et 3.750 euros d'amende contre Eric Woerth, trois ex-ministres également jugés dans cette affaire.
Résumé de l'affaire
Nicolas Sarkozy est jugé depuis janvier 2025 pour des soupçons de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Il est accusé de corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne et recel de détournement de fonds publics libyens.
Certaines preuvent montrent des carnets de l'ancien Premier ministre libyen Choukri Ghanem mentionnant un transfert de 1,5 million d'euros à Sarkozy en 2007. L'enquête a révélé des circuits opaques de fonds libyens utilisés durant la campagne de 2007.
L'État libyen réclame 10 millions d'euros de dommages et intérêts pour "préjudice matériel".