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Le procès des viols de Mazan, qui a débuté en septembre dernier, entre dans une étape cruciale avec le réquisitoire du ministère public. Ce procès a révélé l’horreur subie par Gisèle Pelicot, une femme droguée et violée à son insu pendant une décennie par plusieurs hommes. Retour sur cette affaire marquante.
Gisèle Pelicot, 71 ans, a été victime d’une série de viols orchestrés par son mari, Dominique Pelicot, à Mazan, dans le sud de la France. Entre 2005 et 2015, elle a été droguée par son époux, qui proposait ensuite à des hommes de la violer.
Les actes étaient filmés à son insu. Selon l'enquête, elle aurait été violée au moins 92 fois par 83 hommes différents. 51 d'entre eux sont poursuivis dans ce procès aux côtés de Dominique Pelicot. Ce dernier affirme que tous les accusés savaient que sa femme était droguée, une affirmation fermement contestée par les prévenus.
Trois éléments marquants à retenir après trois mois de procès
Premièrement, tous les accusés, à l’exception de Dominique Pelicot, nient les accusations de viol. Ils reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec Gisèle Pelicot mais prétendent qu’elles étaient consenties. Selon eux, Dominique Pelicot leur aurait assuré que le couple était libertin et que Gisèle feignait de dormir. Certains accusés déclarent même avoir eux-mêmes été drogués. Malgré cela, aucun d’entre eux n’a dénoncé Dominique Pelicot.
Ensuite, face à l’horreur, Gisèle Pelicot a choisi de témoigner à visage découvert et de rendre ce procès public pour sensibiliser la société à ces crimes. "Il faut que la honte change de camp", a-t-elle déclaré à plusieurs reprises. Elle est devenue une figure emblématique de la lutte contre le patriarcat et la banalisation des violences sexuelles.
Le procès a également mis en lumière le désarroi des trois enfants de Dominique et Gisèle Pelicot. Caroline Darian, l’une des filles, affirme avoir été victime de viols par son père, des faits qu’il nie. Ces enfants, également victimes de ce drame familial, se sentent souvent oubliés dans cette affaire.
Les prochaines étapes du procès
Avec les dernières déclarations des accusés et des victimes déjà prononcées, le ministère public entame son réquisitoire ce lundi. Pendant trois jours, le procureur de la République exposera ses conclusions sur la culpabilité ou l’innocence des 52 accusés.
Ensuite, place aux plaidoiries de la défense. Les avocats des 51 prévenus se succéderont à la barre jusqu’au 13 décembre. Les cinq magistrats professionnels de la cour disposeront alors d’une semaine pour délibérer. Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre.