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Raoul Hedebouw était invité dans la matinale de Bel RTL ce lundi matin. Le porte-parole national du PTB était un camarade heureux, au vu des résultats de son parti d’extrême-gauche.
"On a fait une véritable percée rouge-vive en Wallonie et à Bruxelles qui fait du bien. Il faut quand même souligner des scores impressionnants : 11,7% à Bruxelles-Ville, 14% à Anderlecht et 13% à Molenbeek", s’est félicité le patron du PTB.
D’après Raoul Hedebouw, le PTB a triplé le nombre d’élus, passant de 50 à 158-159 élus communaux. "Je crois que c’est un signal important envers le monde politique."
Quelles alliances possibles ?
Au niveau des négociations en vue de constituer des majorités, le porte-parole est clair : pas question de parler d'une alliance avec les libéraux. "PTB-MR, non, cela ne va pas aller ensemble. Ça ne va pas le faire ça. C’est clair. Donc ce sont des partis qui se revendiquent plutôt à gauche".
C’est le cas à Molenbeek, où Catherine Moureaux voudrait associer le PTB à une majorité PS-Ecolo. Mais le patron du PTB se montre toutefois prudent. Pas question de trancher rapidement. "On répondra évidemment à l’invitation. Je crois qu’il faudra avoir une discussion sur le programme, puisque pour un pacte de majorité, il faut un programme. Je suis parfois étonné de la vitesse parfois où on conclut des majorités en Belgique", souligne Raoul Hedebouw.
Et à Charleroi ? Une alliance est-elle possible avec le PS ? "A Charleroi, on verra ce que Paul Magnette veut faire. S’il nous invite, on ira évidemment le voir. Mais vu qu’il a sa majorité absolue, il me semble assez clair que le PTB ne va pas faire l’appoint. Si on n’est pas nécessaire, à n’importe quelle contradiction, ce que l’on va souvent avoir avec les socialistes, paf on va nous foutre dehors. On ne va pas jouer comme les écolos il y a 10-15 ans là-dessus. Si on y va c’est parce que l’on est nécessaire. Et deuxièmement on espère avoir une rupture dans le programme aujourd’hui", indique le porte-parole du PTB.
Hier soir, Paul Magnette, qui devrait poursuivre son mandat de bourgmestre, avait déjà répondu à cette question: va-t-il s'allier à l'extrême gauche? "J’ai dit que j’étais ouvert pour discuter avec tout le monde mais on va prendre du temps pour analyser tout ça avant d’entamer les discussions", avait répondu le socialiste au micro de notre journaliste Benjamin Samyn vers 22h30.
Pour gouverner avec le PS, Raoul Hedebouw émet en tout cas une condition qu’il juge essentielle. "Si le PS ne comprend pas le signal, qu’il faut une rupture avec sa politique néo-libérale, alors moi je ne sais pas ce qu’il faut encore faire. Sans cette rupture-là, c’est sûr que le PTB ne va pas monter dans l’attelage."
A Liège, où le PTB obtient 16% des voix, des discussions sont-elles alors envisageables avec Willy Demeyer ? "La balle est dans son camp. On verra. Pour l’instant il n’a pas encore fait d’invitation. S’il le fait, on ira évidemment discuter", assure Raoul Hedebouw qui estime que ce scrutin local avec la percée d’Ecolo et du PTB côté francophone est une sanction du fédéral.