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"J'ai envie de récupérer une vie, c'est pesant moralement": Aurore accueille un couple de réfugiés ukrainiens depuis près d'un an à Courcelles

Il y a un an, les Belges se sont mobilisés pour accueillir les réfugiés ukrainiens en urgence. Un accueil qui devait être de courte durée. Mais aujourd’hui certaines familles vivent toujours avec ces Ukrainiens et ne trouvent aucune solution pour les reloger. L’épuisement se fait ressentir moralement et physiquement. Difficile aussi pour les communes d’apporter des solutions en urgence.

"J'ai envie de récupérer une vie, c'est pesant moralement". Depuis le 1er avril 2022, Aurore accueille un couple de réfugiés ukrainiens. Si elle confie que c’est une très belle rencontre, elle avoue aussi avoir besoin de retrouver son intimité. Il y a quelques mois, elle a d'ailleurs quitté son logement.

"Je pense que de base, ma maison n'était pas propice à la colocation. C'était un accueil provisoire et le provisoire est devenu presque définitif. Ce n'est pas possible. J'ai une salle de bains, une toilette. Le matin, pour se préparer, c'est compliqué. Les chambres sont séparées par une tenture. Niveau intimité, on a connu mieux", souffle-t-elle.

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Le couple âgé de 60 et 70 ans ne parle ni français ni anglais. Pour les démarches, c'est donc Aurore qui doit tout gérer. La jeune infirmière est totalement épuisée physiquement et moralement. Elle en veut aux autorités. "Je pense qu'on se sent abandonné par les autorités qui avaient fait une si belle propagande pour que l'on accueille. Mais il n'y a jamais eu aucun retour derrière. Aucune aide pour nous aider à reloger ces personnes", témoigne-t-elle. 

Son cas est loin d’être isolé. On compte environ 11 000 réfugiés ukrainiens en Wallonie. À Courcelles, sur 13 familles d’accueil au départ, il en reste encore 6 aujourd’hui qui hébergent des réfugiés. La commune a dû faire face à des demandes en urgence de familles d’accueil totalement à bout. N’ayant aucune solution, elle a donc fait appel à d’autres communes. "On a pu ressentir la même problématique partout. Plus de places, les familles qui s'essoufflent et qui ne souhaitent plus accueillir. On a dû se tourner vers d'autres solutions et notamment, les hébergements collectifs", détaille Marie Caers, coordinatrice locale pour la gestion des réfugiés ukrainiens.

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Pour soulager ces familles, le gouvernement fédéral a lancé un appel. Pour l’instant, 27 centres d’hébergement ont été trouvés. Cela représente au total 1.225 places disponibles.

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