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"Des bêtes crevées": des éleveurs wallons appellent à l'aide face à la terrible maladie de la langue bleue qui décime leurs troupeaux

Du soutien, c'est ce que des éleveurs de bovins sont venus demander aux autorités wallonnes ce mercredi. Ils ont besoin d'aide pour faire face efficacement à la maladie de la langue bleue qui touche leurs troupeaux. 

Plusieurs dizaines d'éleveurs ovins de la Fugea (Fédération unie de groupements d'éleveurs et d'agriculteurs) ont mené une action mercredi matin devant le siège du gouvernement wallon à Jambes pour attirer l'attention sur les dégâts causés par l'épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui sévit depuis deux mois dans les élevages de ruminants wallons. Face à cette situation, les éleveurs réclament aux autorités des "actes forts".

À l'initiative de l'organisation d'agriculteurs, des dizaines d'éleveurs wallons se sont rassemblés mercredi matin devant l'Elysette afin d'alerter les autorités des dégâts causés par l'épidémie de fièvre catarrhale ovine. Malgré les soins apportés par les éleveurs, ces derniers estiment que 23.000 ovins sont déjà morts en Belgique.

"On a passé un mois d'août horrible avec des pertes dans l'élevage. Des bêtes crevées, tout le temps, qui restent là une semaine à la ferme. C'était épouventable", confie une éleveuse.

"Il nous faut des soutiens politiques concrets", a expliqué Timothée Petel, chargé de mission à la FUGEA. "On demande des indemnisations mais également une adaptation des règles PAC (Politique Agricole Commune). Pour l'instant, les éleveurs reçoivent des aides proportionnées à l'importance de leur cheptel. Avec cette épidémie, ils sont doublement impactés", a-t-il ajouté.

C'est une crise majeure

Les éleveurs alerteront aussi prochainement les autorités fédérales qui, selon eux, n'ont pas pris la mesure de la crise en cours. "Elles sont en partie responsables de la situation parce qu'elles n'ont rien anticipé. Jusque fin juillet, c'était silence radioAucune disposition n'a été transmise à temps aux éleveurs pour prévenir cette épidémie. Des bêtes ont été vaccinées alors qu'elles étaient déjà malades. On attend que, comme en France, les vaccins et les tests de dépistages soient 100% remboursés, avec un effet rétroactif", a poursuivi Timothée Petel.

L'avenir s'annonce par ailleurs incertain. Les éleveurs constatent en effet une diminution de la production laitière, des baisses de fertilité et doivent également procéder à des avortements. "Nous demandons des mesures fortes pour que nous soyons capables cet hiver de protéger nos cheptels. Les chiffres de morts sont sous-évalués parce que les vétérinaires ne peuvent administrativement pas suivre. L'AFSCA estime que ce n'est pas une épidémie alors que c'est une crise majeure. Il est urgent de nous soutenir moralement et économiquement", a conclu le représentant de la FUGEA. 

Des échanges constructifs avec les autorités

En marge de la manifestation, une délégation d'éleveurs a été reçue par la ministre wallonne de l'Agriculture et de la Ruralité Anne-Catherine Dalcq, le vice-président du gouvernement wallon François Desquesnes et le ministre-président régional Adrien Dolimont.

Des échanges qui se sont avérés constructifs, selon Thomas Huyberechts, chargé de mission à la FUGEA. "Nous avons pu leur exposer clairement la situation et leur faire part de nos demandes", a-t-il expliqué à la sortie de la réunion. "Nous avons chiffré nos besoins. On aimerait recevoir 7 millions d'euros à répartir entre 1.600 éleveurs wallons. On voulait être précis pour que cela soit utile lors du prochain conclave budgétaire. Jeudi, la ministre reviendra déjà vers nous avec des annonces concrètes. Nous aimerions également que la Région soit notre intermédiaire pour interpeller le ministre fédéral de l'Agriculture David Clarinval", a détaillé le responsable.

Pour la FUGEA, enfin, "la vaccination devra se faire sur base volontaire. Si elle est obligatoire, des budgets supplémentaires devront être dégagés", a plaidé Thomas Huyberechts.

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